Xavier Bettel favorable au maintien de l’index
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 02/01/2023 à 11:01
2023 sera une année électorale au Grand-Duché. Avec ce rendez-vous majeur des législatives le 8 octobre prochain. Aussi, la récente prise de parole de Xavier Bettel sur RTL était-elle particulièrement attendue, l’actuel Premier ministre n’ayant pas caché son intention de repartir pour un éventuel troisième mandat.
Et le chef de gouvernement DP a d’ores et déjà affirmé un point majeur du programme que pourrait défendre le parti libéral : le mécanisme de l’index doit être maintenu. « L’index est une mesure de paix sociale », a rappelé Xavier Bettel. Cela alors que le Grand-Duché devrait connaître 2 ou 3 adaptations des salaires, des retraites et des traitements des fonctionnaires (+2,5%) dans les douze prochains mois.
A entendre celui qui dirige le Luxembourg depuis 9 ans, il ne serait pas question non plus à l’avenir de plafonner cet index. Un choix que prône pourtant nombre d’entreprises pour qui le rehaussement global des salaires pèse lourdement dans des comptabilités déjà chahutées par la crise et la montée des prix.
Boite de Pandore
En tout état de cause, si un troisième index devait être déclenché cette année, les finances publiques assumeront seules le paiement de cette nouvelle augmentation.
Cependant, Xavier Bettel n’entend pas fermer la porte à la discussion sur une réforme de l’index. Le mécanisme instauré depuis 1921 et élargi à l’ensemble des salaires en 1975 pourrait ainsi faire l’objet d’un toilettage. Le sujet n’est pas « tabou », même si le Premier ministre sait que cette discussion revient à jouer avec la boite de Pandore : « S’il on ouvre le débat, on ne sait pas par où l’on en sortira… »
Conscient que le pays doit veiller à maintenir son attractivité, Xavier Bettel a également précisé qu’il n’entendait pas revenir sur le temps de travail hebdomadaire luxembourgeois. Les 40h/semaine doivent rester la norme, pour le moment. « Pas de ça chez nous ! » a tranché le Premier ministre.
L’homme d’Etat préfère renvoyer la balle dans le camp des partenaires sociaux pour s’entendre sur de nouvelles formes de travail, offrant plus de souplesse aux salariés. Un mode de travail « à la carte » pourrait ainsi être un axe de réflexion. Mais hors de question d’aligner le temps de travail sur les modèles voisins (35h hebdomadaires en France, 38h en Belgique).
Impôts : au mieux, des « ajustements »
Dans l’interview accordée à RTL, le Premier ministre est également revenu sur l’impossibilité, à ses yeux, de procéder à une large réforme fiscale. La crise covid et la crise économique sont venues contrecarrer ce qui constituait une promesse de l’accord de coalition DP-LSAP-Déi Gréng.
Si 2023 sera marquée par une diminution de l’impôt des familles monoparentales, les marges financières ne sont pas suffisantes pour aller beaucoup plus loin. Néanmoins, comme l’avait dit la ministre des Finances il y a quelques semaines, des assouplissements fiscaux pourront toutefois être décidés ici ou là.
Le gouvernement analysera l’opportunité de procéder à ces « ajustements » au printemps.
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