C’est un nouveau concept venu directement (et comme souvent) des États-Unis, où il est apparu il y a une dizaine d’années. Reprenant les codes de l’expérience client, qui vise à satisfaire le plus possible les clients lorsqu’ils effectuent leurs achats, l’expérience collaborateur se donne, elle, l’objectif de retenir le plus longtemps possible un salarié à son poste.

Par « retenir », il s’agit évidemment ici de le convaincre que son job actuel est une bonne place et qu’il ne trouvera pas forcément autant d’avantages en quittant l’entreprise. Car la concurrence est rude et la place des employés s’est largement affirmée depuis quelques années, de même que leurs exigences envers la hiérarchie.

Le salaire, premier argument des patrons

Dans leurs prévisions annuelles, les cabinets Mercer et WTW (pour Willis Towers Watson, un cabinet anglo-américain de conseil et de courtage en assurances) sont arrivés à la même conclusion : en 2023, les entreprises devraient augmenter les salaires de leurs employés de 4 % en moyenne.

Au Luxembourg, comme en France et en Belgique, près de quatre entreprises sur cinq envisagent ou ont déjà prévu de revoir à la hausse le budget initialement prévu pour les augmentations. Dans l’Hexagone, ce sont même 95 % des sociétés qui prévoient d’ajuster les salaires deux fois par an d’après les études des cabinets.

Des hausses de rémunération plus conséquente qui doivent permettre de tempérer la tendance inflationniste, mais dont la vocation première est de fidéliser les bons éléments de l’entreprise afin d’éviter de les voir partir.

Les autres atouts

Si un salaire attractif ne suffit pas à remettre aux calendes grecques les « volontés d’ailleurs » des employés, les patrons auraient d’autres atouts dans leurs manches pour y parvenir.

Parmi ceux-ci, la désormais presque obligation (depuis l’arrivée du Covid-19 et des confinements pour l’enrayer) de proposer du télétravail à ses équipes, s’il est bien sûr compatible avec leurs missions. Une flexibilité qui pourrait en outre passer par la possibilité de travailler dans des espaces de coworking pour celles et ceux souhaitant télétravailler mais pas forcément depuis chez eux.

Enfin, si mettre l’accent sur l’amélioration des conditions de travail est devenu essentiel, cela ne fait pas tout. Donner des gages d’avenir au salarié est tout aussi important. Ainsi, Khalil Ait-Mouloud, directeur de l’activité Enquêtes de rémunération au cabinet WTW, met en avant une autre tendance : « En plus des avantages, du confort de travail et du salaire, il faut dessiner pour les employés un parcours de carrière lisible avec des perspectives de développement. »

En un mot : réinventer la culture d’entreprise et peut-être les ressources humaines elles-mêmes…

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