Florange, Bouzonville, Metz. En Lorraine, voilà les trois villes ayant décidé de participer à « l’expérimentation d’une tenue vestimentaire commune à l’École » pour reprendre les termes de Gabriel Attal. C’est en effet le Premier ministre démissionnaire d’aujourd’hui (alors ministre de l’Éducation) qui avait lancé le projet. L’idée de base étant que si tous les élèves viennent en classe avec le même uniforme cela permettrait de « réduire les différences sociales, à lutter contre le règne de l’apparence et contre toutes formes d’inégalités ».

Dans un pays où, depuis 1968, le port de la blouse avait cessé d’être obligatoire l’idée avait quelque peu surpris. Mais près d’une centaine de communes, collectivités ou établissements ont répondu à la proposition (ce qui représente bien peu, il faut avouer…). Unetelle testant pour ses écoliers, telle autre pour ses collégiens, certains pour les seuls lycéens… Car à chacun le choix de la classe d’âge concernée par ce relooking, et à chacun même le choix du vêtement et des coloris retenus.

Ce 27 août, à une semaine de la rentrée, le maire de Metz vient justement de dévoiler sous quelles couleurs les jeunes de 6 écoles élémentaires allaient vivre de septembre à juin prochain. Et voilà tout un lot de surchemises bleu, jaune et grenat proposés aux 800 enfants (et gratuitement à leur famille).

Pour François Grosdidier, les écoliers pourront laisser leur tenue à l’école avant de quitter l’établissement durant la semaine, et la ramener pour lavage le week-end… Sachant qu’un rechange par élève sera offert (restant à l’école et utilisable en cas d’oubli, dégradation ou… changement de taille).

Florange, elle, a fait le choix d’expérimenter la “blouse” dans deux de ses écoles (après consultation des parents). Mais ici le vêtement sera obligatoire pour les 600 jeunes sur tout le temps scolaire ainsi que les trajets en extérieur. Autre nuance : par ailleurs, si la tenue est double, c’est parce que choix a été fait d’opter pour un modèle été (manches courtes) et un hiver.

De plus, si Metz fait fabriquer ses “costumes” en Moselle, Florange a passé pour 15.000 euros de commande pour des blouses fabriquées en France mais brodées en Lorraine.

Rendez-vous dans deux ans

Le Président Emmanuel Macron avait annoncé que l’évaluation de la tenue commune pourrait éventuellement aboutir sur la généralisation de cette pratique pour 2026, pas avant. Sachant que pour cette expérimentation, l’État prend à sa charge 50% de la dépense engagée.

🇱🇺 Au Luxembourg, il n’existe pas de “tenue obligatoire” dans les écoles publiques. La “décence” étant la seule restriction envisageable pour l’accueil d’un-e élève. Et même par le passé, « il n’y a pas la moindre tradition à ce niveau-là », assure le ministère de l’Éducation. Pas plus que l’idée n’agite la vie politique nationale d’ailleurs.

La preuve, en 2019, une pétition publique réclamant « l’utilisation de l’uniforme dans les écoles » avait fait un flop. N’obtenant que 320 soutiens…

🇧🇪 En Belgique, les écoles ont la totale liberté de choisir leur code vestimentaire. Généralement, le réglement intérieur fixe plutôt les interdits à défaut d’ordonner une panoplie unique. Le choix de l’uniforme étant surtout une disposition prise dans les établissements privés du pays.

🇩🇪 Côté Allemagne, après la Seconde guerre mondiale, les écoliers ont pu délaisser l’uniforme (la tenue étant trop connotée avec les Jeunesse hitlériennes de la période passée).

 

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