« Début 2025, nous tirerons les premières conclusions de la consultation publique sur l’avenir du système de retraite. » C’est parti donc… Et Luc Frieden vient de préciser comment allait s’organiser, dans les prochaines semaines, le grand débat  annoncé sur l’avenir des retraites au Luxembourg. Une consultation que le Premier ministre souhaite « ouverte et respectueuse » mais aussi avec un intérêt et l’intervention des générations actives.

Car si la nouvelle majorité CSV-DP a certainement une petite idée des réformes qu’elle souhaite voir mener, elle souhaite aussi entendre un maximum d’avis avant de trancher. L’opinion des partenaires sociaux, de la « bulle politique », des fédérations professionnelles ou think-tank sera écoutée. Mais, après la pause estivale, le chef de gouvernement a aussi exprimé le souhait de voir se mobiliser celles et ceux qui seront impactés par un possible nouveau mode de financement, et possiblement un report de l’âge de départ en pension…

La ministre de la Sécurité sociale Martine Deprez a été chargée d’organiser cette “prise de pouls”. Cela passera par nombre de réunions, tables rondes et rencontres. Mais, afin de toucher un maximum de personnes (résidents comme frontaliers), le gouvernement a décidé de lancer une plateforme pour informer et recueillir les avis.

« Je sais que c’est un débat difficile »

Car alors que plus de 200.000 seniors bénéficient déjà du versement mensuel d’une pension vieillesse, ce nombre est amené à bondir dans un avenir proche. En effet, les jeunes générations entrées sur le marché du travail alors que le Luxembourg était en pleine croissance économique vont bientôt accéder à la possibilité de partir en retraite. Beaucoup plus d’hommes et de femmes à “payer” pour la Caisse nationale d’assurance-pension (CNAP) mais avec quelles recettes en face ?

Cette « société civile » le gouvernement veut donc la consulter. Mais déjà et d’expérience, Luc Frieden sait que lancer ce débat sur ce sujet hautement inflammable n’est pas sans risque de turbulences. « Je sais que c’est un débat difficile car je l’ai déjà vu se mettre en place en 1999 et 2012 quand j’étais ministre des Finances ou du Budget », sourit l’intéressé.

Et déjà de ralentir le pas pour qu’aucun ne se sente tenu par un quelconque agenda secret : « Je sais que ce n’est pas une réforme qui se fera en six mois... » Reste que Chrétiens-sociaux et Libéraux ont acté de réformer le système d’ici la fin de la mandature, soit 2028. Une relative urgence engendrée, selon le gouvernement, par le fait que d’ici 2027 le taux de cotisation actuel de 24 % (3 x 8 %) ne serait plus suffisant pour payer l’ensemble des pensions.

Un calcul contesté par les syndicats. OGBL et LCGB rappelant notamment que près de 24 milliards d’euros sont en réserve de la CNAP, ce qui permettrait de prolonger encore le régime actuel. Une donnée sur laquelle l’état des lieux présenté à l’occasion du débat public reviendra en priorité.


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