De gauche à droite : Carine Lecomte (députée MR), Alain Deworme MRMC (conseiller provincial indépendant), Olivier Waltzing (MRMC)

Les deux formations l’ont annoncé il y a près d’un an maintenant, elles feront corps aux prochaines élections communales arlonaises. D’un côté, le Mouvement Réformateur (MR), emmené par Carine Lecomte, députée régionale et tête de liste, de l’autre le Mouvement Citoyen (MC), du conseiller provincial indépendant Alain Deworme, ex-député socialiste.

En s’associant, les deux mouvements, devenus MRMC, un parti à tendance libérale, espère détrôner le centriste (cdH) Vincent Magnus, qui se représente sous la liste Arlon 2030.

Arlon, une ville d’un peu plus de 30.000 habitants, dont six actifs sur dix exercent au Grand-Duché, est on ne peut plus concerné par la thématique frontalière.

Le MRMC compte dans ses rangs huit candidats, sur les 29 inscrits sur la liste, qui sont ou qui ont été des travailleurs frontaliers.  

Parmi eux, Olivier Waltzing, un employé de la Banque internationale à Luxembourg (BIL), qui envisage la création d’une cellule « Effet Frontière », en cas de succès au prochain scrutin. Avec pour objectif de « soutenir les travailleurs frontaliers résidents à Arlon ainsi que les indépendants résidents en Belgique vis-à-vis de la politique fiscale proposée par le Luxembourg. »

 

Revoir la limite des 24 jours

Dans la ligne de mire de M. Watzing, porteur de ce pôle dédié à l’emploi transfrontalier, des mesures fiscales, et notamment la limite des 24 jours issue du consensus belgo-luxembourgeois de 2015, « incompatible avec certains contrats internationaux », est-il argumenté dans un communiqué de présentation de la cellule « Effet Frontière ».

« Bannir cette limite, nous n’y arriverons pas. Toutefois, des discussions au niveau parlementaire évoquent un relèvement à 42 jours », précise M. Waltzing aux frontaliers.lu.

Sécuriser le statut du télétravailleur et instituer une zone franche « incluant toutes les communes frontalières, et pas seulement Arlon mais également Messancy, Aubange… », sont d’autres sujets d’amélioration pour le parti.

Simplifier les critères d’éligibilité aux chèques-service-accueil

L’intéressé pointe également un angle d’attaque plus sociétal et vise à instaurer une « égalité de part et d’autre » de la frontière.

Revoir le système d’obtention des chèques-service-accueil en « levant les barrières administratives et linguistiques qui freinent l’agrément des crèches belges. Nos crèches se vident car les critères imposés par le Grand-Duché sont trop élevés. » 27 crèches permettent actuellement d’accueillir 350 enfants à Arlon.

Un congé judiciaire et politique, à l’instar de ce à quoi les résidents ont droit, est également une revendication du MRMC, tout comme une « simplification des démarches administratives » pour obtenir une bourse d’études supérieures.

Rendre l’assurance dépendance plus égalitaire

Enfin, la cellule compte pousser pour « une assurance dépendance équitable pour tous. » Elle souhaite profiter de la future assurance autonomie approuvée par la Wallonie et prévue pour 2021 pour signer une convention bilatérale entre la Belgique et le Luxembourg.

Dans un rapport de la sécurité sociale luxembourgeoise daté de 2017, le rapporteur notait « que le nombre de personnes bénéficiant de prestations et résidant à l’étranger est très faible alors que la population protégée résidant à l’étranger est importante. »

Population qui est mensuellement prélevée de 1,4 % de son salaire brut pour financer l’assurance dépendance tandis que 96,8 % des bénéficiaires de ces prestations sont résidents. « L’objectif sera que les prestations en nature effectuées sur le sol belge au profit de frontaliers soient payées par le Grand-Duché », ajoute le communiqué.

Pour rappel, les élections provinciales et communales d’Arlon se dérouleront le 14 octobre prochain.