Relancer l’emploi, sortir Caritas du chaos, poursuivre son programme de réformes, lancer le débat sur la réforme des retraites : la rentrée politique de Luc Frieden est loin de ressembler à un long fleuve tranquille. Mais, de retour de congés en Scandinavie, le Premier ministre a aussi un autre “petit caillou” dans la chaussure. Enfin une pierre, un roc, une météore… Un remboursement de 14,5 milliards d’euros !

C’est là la somme réclamée depuis le printemps dernier par Mikhail Fridman, un oligarque russe qui fait partie de ces milliardaires sanctionnés par le Conseil européen et qui ont vu les biens et leur argent placés à l’étranger, gelés. Une sanction de l’Europe à la suite de la décision de Moscou d’annexer la Crimée et d’envahir l’Ukraine voilà deux ans.

La demande du patron du groupe pétrolier Alfa -homme considéré comme l’un des “7 banquiers de Vladimir Poutine”– se justifie suite à une décision de la justice européenne tombée au printemps dernier. Celle-ci reconnaissait qu’il était impossible de faire le lien entre les activités de Fridman et l’entrée en guerre du Kremlin. Ainsi “blanchi“, l’homme d’affaires pour retrouver l’intégralité de son patrimoine (dont des villas sur la Cote d’Azur) et ses avoirs.

En Asie, pas en Europe

Il s’agit là d’une première parmi les 1.706 magnas russes frappés par les sanctions européennes. Mais cette décision a donc des conséquences au Grand-Duché, là où le milliardaire dispose de divers comptes. « C’est donc une plainte que l’on prend très au sérieux », a commenté le chef du gouvernement luxembourgeois en conférence de presse.

C’est qu’il va maintenant falloir agir face à la réclamation du milliardaire qui voit dans ce blocage une « expropriation illégale » et qui se plaint de « dommages irréversibles et catastrophiques » pour son patrimoine personnel… D’où son insistance maintenant à réclamer son dû et des compensations… ce qui peut coûter cher, très cher même.

Aussi les défenseurs de Mikhail Fridman ont d’ores et déjà demandé à un Conseil arbitral de trancher la question. « Une procédure qui prendra quelques années », avertit déjà le Premier ministre. Un Luc Frieden qui a choisi que le pays soit représenté dans ces négociations par un cabinet d’avocats parisien, Shearman.

Une procédure surtout qui se déroulera bien loin de l’Europe, où des restrictions de déplacements s’appliquent encore aux grandes fortunes russes. Les rencontres se tiendront donc « probablement en Asie », a confié le Premier ministre. Sachant que de son côté, Fridman avait souhaité Hong-Kong comme lieu de discussions.

 

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