Décidément, en mettant les pieds dans le plat du règlement du conflit russo-ukrainien Donald Trump a bousculé l’Europe. Celle des dirigeants nationaux ce 6 mars en sommet extraordinaire pour décider d’un renforcement miliaire et de nouveaux soutiens à Kiev. Mais aussi au sein des groupes politiques de chaque pays concerné par la guerre déclenchée voilà trois ans. Dernier signe visible côté luxembourgeois, la lettre adressée par Fernand Kartheiser à l’hôte de la Maison Blanche.

Donald Trump aura ainsi la joie d’apprendre que le politicien (ancien militaire et diplomate) se tient à ses côtés. Ainsi, l’eurodéputé ADR de 65 ans vient d’écrire un courrier au président US pour « saluer chaleureusement son initiative visant à éviter une nouvelle course aux armements entre les grandes puissances ».

Et pas question pour celui qui fut responsable du parti d’extrême droite luxembourgeois de 2020 à 2023 de modérer ses louanges à l’égard du leader américain. Un Républicain qui « établit ses priorités avec sagesse, en incarnant les qualités d’un artisan de la paix dévoué et d’un champion infatigable de la Liberté ». Des qualités qui avaient échappé à Volodymyr Zelensky lors de son récent passage à Washington…

Dans sa lettre, l’élu se plaint de l’attitude des médias du Grand-Duché (« militants pro-guerre »). Tout comme le Luxembourgois déplore avoir été toujours incompris dans ses positions sur la fin de la Guerre en Ukraine. Le parlementaire européen pointe même du doigt tous les partis du pays qui, selon lui, se sont alliés pour « discréditer » son point de vue. La preuve, ils l’accusent à tort de « collusion avec la Russie ».

Évoquant Moscou dans sa lettre -publiée sur X, le réseu d’Elon Musk- Fernand Kartheiser applaudit le rapprochement américain. Comme Donald Trump, lui aussi soutient « sans réserve les efforts inlassables pour normaliser les relations avec la Fédération de Russie, une entreprise qui sert non seulement les intérêts des États-Unis, mais aussi ceux de l’Union européenne et des États européens non membres de l’UE ».

Ce rapprochement, l’ADR en avait déjà fait part après le discours du Premier ministre du Grand-Duché sur la situation militaire actuelle. Le député Fred Keup prônant alors une position opposée à celle de Luc Frieden : « La guerre n’est plus gagnable pour l’Ukraine. Nous avons besoin d’une paix concrète et cela sera possible en discutant avec la Russie ».

Finalement, le point de vue de l’ADR et celui du Gouvernement en place ne se croise que sur un point : la nécessité d‘investir plus dans la Défense nationale et européenne. Ainsi, Luc Frieden a déjà glissé quelques mots au sujet d’une augmentation des crédits versés à l’Armée luxembourgeoise mais aussi aux initiatives militaires communes de l’UE. Des 2% du Revenu national brut envisagé jusque-là pour 2030, l’effort pourrait passer à 3% plus rapidement que prévu.

 

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