Canada, Chine, Mexique, Europe : le 45e président américain a sorti la mitraillette fiscale pour rendre “America great again”. Chaque jour, une nouvelle surtaxe est décidée par Donald Trump envers tel pays, un relèvement de tarifs douaniers décrétés à l’égard de tels produits. Automobiles, acier, vins : à chaque jour apporte son coup de marteau protectionniste. Cela va-t-il jouer sur l’économie luxembourgeoise ? Le Statec se montre plutôt rassurant.

En effet, si le Luxembourg commerce avec les USA, les entreprises grand-ducales sont loin de dépendre du marché outre-Atlantique. Traduit par l’office statistique, cela veut dire que « l’exposition directe du pays vis-à-vis des États-Unis relativement faible ». Bien moins en réalité que d’autres pays européens.

Ainsi, le pays de l’Oncle Sam ne pèsent que pour 3% des exportations du Luxembourg. Même aussi difficiles à digérer soient-elles, les différentes mesures financières imposées n’auraient que peu de portée globalement sur l’activité nationale donc.

La réaction des voisins

Une vérité à dimension variable toutefois selon les secteurs de production. Ainsi, du côté de la vente de métaux et produits sidérurgiques, les States représentent 30 à 40% des biens exportés depuis les usines du Grand-Duché. Arcelormittal notamment observe donc d’un œil vigilant tout ce qui peut se décider à la Maison blanche… Pour le secteur du textile luxembourgeois, on parle de 10% du volume total des exportations. Et au mieux 5% pour ce qui est des échanges de services (financiers notamment) vers les 50 états américains.

N’empêche après une année 2023 de régression de l’activité économique du Luxembourg (-0,7%), 2024 en légère progression et des espoirs de croissance d’à peine + 2,4% pour  2025, le pays se serait volontiers passé de ce qui pourrait enrayer cette reprise.

Et se ce freinage ne vient pas directement des USA, le Statec ne cache pas sa crainte que les voisins européens, eux, jouent un rôle dans ce ralentissement. En effet, selon leur dépendance dans les exportations de tel bien ou service, les autres partenaires UE du Luxembourg vont eux aussi pâtir des positions américaines. Leur économie tournant alors au ralenti, ils pourraient être amener à moins commercer avec le Grand-Duché et ses entreprises, optant aussi pour une “préférence nationale”…

Un effet domino qui deviendrait réellement nuisible si, par exemple, l’Allemagne (1er partenaire commercial du Luxembourg) venait à connaître des difficultés. Et puis la France, et puis la Belgique, et puis… Là, le marché national serait plus fortement affecté.

Dans une récente interview donnée à Paperjam, un économiste d’ING estimait que le Luxembourg pourrait perdre un peu moins de 1% de son PIB du fait de la politique américaine. À suivre tout de même alors que le patronat luxembourgeois craignait déjà une année difficile avant même l’élection de Donald Trump.


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