Ce mardi 30 juillet marque, enfin, l’arrivée de températures estivales. Le mercure devrait dépasser les 30° C un peu partout sur le pays. Et si vacanciers et baigneurs apprécieront l’aubaine, sur les 1.200 hectares de vignes du Grand-Duché, l’humeur n’est pas aussi réjouie. « On a déjà vécu des mois un peu délicats, alors il ne faudrait pas que ce qui reste actuellement sur les pieds souffrent trop. Si ce n’est qu’un épisode, sans vent sec, on devrait bien s’en sortir », croise les doigts Jean Cao-Romero, responsable technique et conseiller pour la Privatwënzer, l’association des vignerons indépendants du Luxembourg.

Pour les 46 caves membres, la tension monte à chaque épisode météo sensible. Et ce pic de canicule en est un de plus dans une saison 2024 bien perturbée déjà… « On peut redouter quelques brûlures, ne cache pas le spécialiste. Nous sommes à quelques jours de la véraison (période de maturité des grains), ce serait donc dommageable. Mais je reste raisonnablement confiant pour l’ensemble du vignoble. 2024 peut être une bonne cuvée ! »

Mais sur ce point, Jean Cao-Romero parle en qualité, pas en quantité. « Oui, en volume, on sera sans doute dans une moyenne basse. Et là la météo a eu son influence… » Pas simple pour la vigne de sortir renforcée après l’hiver doux (qui n’a pas tué les nuisibles), les épisodes de gelées tardives (jusqu’en avril !), le printemps particulièrement arrosée et doux (favorables au développement de maladies et insectes) et maintenant cet été qui tarde à pointer ses rayons de soleil.

Mais tout n’a pas été négatif dans ce climat : les réserves hydriques du sol sont rétablies. Et cela alors que plusieurs sécheresses avaient sérieusement amoindri les ressources en eau pour les ceps de vigne. L’an dernier particulièrement… « Cette fois, le végétal est moins stressé par ce manque. Le développement  des grappes peut être assurée même si les semaines à venir sont chaudes », note le technicien viticole.

Par ailleurs, si la floraison a été malmenée au printemps, cela donne aujourd'hui des grappes plus espacées, donc « mieux espacées ». Et donc une capacité pour les raisins a mieux profiter des bienfaits du soleil. « Si le grain est ainsi bien exposé, il va mieux concentrer les sucres. Et c'est alors que la cuvée peut gagner beaucoup en qualité... »

En fait, la canicule annoncée arrive pile au "point de flexion" pour le fruit du travail des vignerons. « Si jamais, c'est la dernière fois qu'on a un fort soleil et qu'il se remet à pleuvoir alors là on aura une cuvée à l'acidité plus relevée. Mais, j'insiste, ce n'est pas la tendance qui semble se dessiner cette année. » Amateurs de bons vins, c'est donc à nouveau l'heure de faire un vœu...

Jean Cao-Romero se montre raisonnablement optimiste pour cette cuvée 2024.

 

Suivez aussi nos actualités sur Instagram