Thionville plutôt hésitante sur l’uniforme scolaire
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 21/03/2025 à 09:03

Pour l’instant, ce n’est qu’une expérimentation. Mais déjà plus d’une centaine d’établissements scolaires en France ont choisi “d’imposer” à chacun de leurs élèves une même tenue. En Moselle, trois communes participent au mouvement : Metz, Bouzonville et Florange. Et d’ici quelques mois, les principaux intéressés devront donner leur avis sur les bienfaits ou non de cette initiative lancée par Gabriel Attal (alors ministre de l’Éducation). Si l’impact a été positif, le programme pourrait alors être généralisé à l’ensemble des 7 millions d’écoliers de l’Hexagone.
Sentant qu’il s’agissait là d’un dossier complexe, le maire de Thionville a confié au Conseil des sages de la commune de réfléchir au sujet. Comment serait perçu le retour de “l’uniforme” parmi la population scolaire ? Les conclusions seront présentées au conseil municipal le 28 avril prochain mais déjà le Conseil a révélé les grandes lignes de son enquête.
Et le moins que l’on puisse dire est que la question est… loin d’être tranchée. « Il faudrait trouver un équilibre entre uniformité et respect de l’individualité des élèves » conclu ainsi les Sages au terme de leur sondage.
Touche pas à mon look !
En fait, le regard porté sur la blouse, la chemisette, le pull, le pantalon ou la jupe qui pourraient devenir obligatoires varie beaucoup selon qui l’on interroge. Pour les 300 parents questionnés, c’est une approbation qui ressort (55% d’avis favorable). Idem du côté des personnels en charge des activités périscolaires.
Par contre, pour les 259 jeunes interrogés, le refus est net. Touche pas à mon look ! Quand du côté de la trentaine d’enseignants, on ne voit pas forcément là un moyen d’augmenter les performances scolaires ou favoriser l’intégration des uns et des autres.
Bref, les plateaux de la balance resteraient en équilibre entre atouts et doutes. Avec comme principale préoccupation la réduction de la liberté individuelle procurée par le choix des vêtements portés au quotidien par les enfants. Sans oublier le respect de la différence ou le coût d’achat de la “tenue unique” pour certaines familles.
Mais nul ne rejette non plus les valeurs initiales de l’expérimentation comme la réduction des inégalités sociales ou le renforcement du sentiment d’appartenance à un même établissement scolaire, etc.
Personnalisation par école via un écusson, prévention du harcèlement scolaire, sensibilisation sur l’inclusion et la tolérance entre élèves, dispositif d’aides à l’achat : voilà autant de pistes que le Conseil des sages estime nécessaire si jamais le dispositif venait à s’étendre aux écoles de Thionville.
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