L’hôpital français est en souffrance. Mais que dire de ses personnels ? Et c’est bien pour dénoncer des conditions d’exercice devenues intolérables qu’une majeure partie des personnels des urgences du Centre hospitalier de Thionville ont décidé de se mettre en congés maladie.

Résultat, depuis le 31 décembre et jusqu’au vendredi 6 janvier, le service ne fonctionnera plus à plein rendement à l’hôpital Bel-Air. Seules les urgences vitales sont désormais prises en charge par les équipes du SMUR. Idem pour les urgences pédiatriques et gynécologiques.

Ce mouvement concerne 55 des 59 infirmiers dédiés aux urgences. Des “blouses blanches” qui, de guerre lasse, ont décidé de cette semaine de débrayage.

En mode dégradé

Ils et elles réclament plus d’embauches à leurs côtés. Des recrutements d’infirmiers, mais aussi de brancardiers ou d’aide-soignants voire même de médecins spécialisés en urgences.

Mais de difficilement tenable, la situation est devenue intolérable ces derniers avec une recrudescence des visiteurs en lien avec la triple épidémie Covid-grippe-bronchiolite. Une déferlante accentuée par l’actuelle reprise de la grève des médecins généralistes dont certains patients, inquiets, venaient consulter aux urgences locales.

Face à la pénurie d’infirmiers, le CHR Metz-Thionville a donc déclenché un “plan blanc”. Autrement dit une réorganisation des prises en charge “en mode dégradé”.

A Thionville, par exemple, à défaut d’une prise en charge physique, un centre de téléconsultation a été mis en place 24h/24 avec présence d’un médecin et d’une infirmière.

Pourquoi les infirmiers des urgences thionvilloises ont-ils choisi de se placer en arrêt maladie ? Parce que c’est là un moyen de marquer leur épuisement d’abord. Mais ils ont aussi fait ce choix pour éviter la réquisition.

En effet, les personnels soignants même grévistes peuvent être rappelés pour assurer leur mission. Continuité du service public de santé oblige.

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