Attention, chute des autorisations à bâtir ! Voilà un nouveau message d’alerte pour le secteur luxembourgeois de la construction et c’est le Statec qui le lance. En effet, l’office statistique ne peut que constater le « déclin » du nombre de permis de construire octroyés en 2023 en vue de la réalisation de futurs projets immobiliers. Une baisse qui s’inscrit dans la tendance observée depuis 2021… Résultat : moins de chantiers en perspective pour une branche d’activité déjà malmenée.

Ainsi, l’an passé, que ce soit dans le résidentiel ou dans l’immobilier de bureaux (commerces, industries, services…), les surfaces autorisées ont régressé. Á peine 1,1 million de m² validés, là où voilà encore trois ans les superficies autorisées étaient de… 44% supérieures. Mauvaise pente alors que le pays souffre d’un manque cruel de logements et que l’économie continue à se développer.

Alors que le besoin de logements est généralement fixé à 6.200 unités par an, en 2023 à peine 4.458 autorisations ont été octroyés l’an passé pour la réalisation de maisons individuelles (1.054) ou immeubles (3.192). Bien trop peu pour satisfaire aux attentes d’une population toujours plus grande… trop insuffisant pour garantir un niveau d’activité permettant de maintenir à flot les entreprises du BTP au Luxembourg.

Et dans son constat, le Statec ne voit guère de signaux encourageants. Certes, en 2023, Luxembourg ou le secteur d'Esch ont vu le nombre d'autorisations à bâtir remonter par rapport aux données 2022. Mais, comme les autres cantons, sur la durée, la tendance est bien à la réduction de nouvelles possibilités de bâtir déposées et admises ici.

Le ralentissement le plus sensible est toutefois enregistré dans le Nord du Grand-Duché. Là, depuis 2019, le nombre d'autorisations a régressé de -57%. Seule l'Est du pays, sur la même période, a vu augmenter le nombre de logements autorisés de +22%. Une progression appréciable en taux mais qui ne se traduit pas par un volume de constructions impressionnant toutefois.

Ces nouvelles données confirment l'urgence à trouver de nouveaux leviers pour relancer le secteur de la construction au pays. Le gouvernement a déjà agi en ce sens, et un nouvel élan devrait être redonné d'ici fin mai. En espérant que d'ici là, les chantiers déjà lancés et le chômage partiel ait permis aux entreprises de passer le "creux de la vague" sans trop de casse.

C'est hélas mal parti : sur les deux premiers mois de l'année, c'est bien des sociétés du secteur de la construction qui ont le plus alimenté les 329 dossiers de demandes de faillites ou clôture de faillite déposées devant les tribunaux de commerce de Luxembourg et Diekirch.

 

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