Le ministre de l’Économie Lex Delles l’avait déjà évoqué en début de mois, mais son ministère n’avait alors pas voulu donner de détails : mais le Grand-Duché va bien être destinataire d’une des intelligences les plus fortes de cette Terre, un « ordinateur quantique ». De tels appareils exploitent les lois de la « mécanique quantique ». Il s’agit du comportement des petites particules, comme électrons et photons, qui ne se comportent pas selon les lois naturelles auxquelles nous sommes habitués dans la vie quotidienne. Les ordinateurs quantiques en tirent parti. Ils ne fonctionnent par exemple pas avec des bits (1 et 0) mais avec des qubits.

Cela permet de réaliser des algorithmes fantastiques qu’un ordinateur “normal” ne peut pas maîtriser. Différentes tâches qui prendraient des années à réaliser avec un computer classique sont maintenant envisageables en quelques secondes sur des ordinateurs quantiques. La technique n’en est toutefois qu’à ses débuts – on est encore loin d’une utilisation facile.

Les chercheurs peuvent se réjouir

Les scientifiques luxembourgeois devraient toutefois attendre avec impatience de pouvoir travailler avec le nouvel ordinateur. Parmi eux, on trouve par exemple les chercheurs de l’Université, du centre de recherche LIST ou de LuxProvide.

Le Grand-Duché a été choisi par EuroHPC (un partenariat public-privé européen) pour accueillir cet ordinateur, comme l’ont expliqué le ministre de l’Économie Lex Delles et la ministre de la Recherche Stéphanie Obertin. EuroHPC était déjà responsable de l’implantation du superordinateur Meluxina sur Roost près de Bissen. Voilà que son “grand frère”, baptisé MeluXina-Q – y sera également branché.

Selon l’opérateur LuxProvide, de tels ordinateurs devraient être particulièrement performants dans le traitement de tâches mathématiques très complexes. Ils seront ainsi parfaitement adaptés aux tâches complexes : de l’optimisation des flux de circulation à la simulation de molécules pour la chimie. Ou encore de la simulation météorologique au cryptage (et décryptage) de données.

La ministre de la Recherche luxembourgeoise a déclaré que – même si le Grand-Duché n’a pas l’ambition de construire son propre ordinateur quantique « made in Luxembourg », il existe en effet déjà au pays de nombreuses compétences dans le domaine de la physique quantique.

L’interaction entre ces physiciens et les spécialistes IT pourrait donner lieu à de nombreuses innovations au Luxembourg, qui permettraient de faire fonctionner efficacement un tel appareil.

Le coût d’achat de l’ordinateur s’élève à 17 millions d’euros. EuroHPC en financera la moitié (8,5 millions d’euros provenant de fonds européens). Lex Delles a qualifié l’installation de l’ordinateur de « grand pas en avant dans la stratégie nationale de numérisation ».

(*Notre photo montre l’ “ancien” superordinateur Meluxina)

 

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