Au lendemain des élections législatives, Luc Frieden avait prévenu : pas question de traîner avant la nomination d’un nouveau gouvernement. Trois semaines après le scrutin, et au beau milieu des congés de Toussaint, le formateur désigné par le Grand-Duc vient d’annoncer les prochaines étapes : dès ce lundi 6 novembre, reprise des rencontres entre représentants des deux partis souhaitant diriger ensemble le Luxembourg. CSV d’un côté, DP de l’autre.

Déjà, mi-octobre, le “nouveau Luc” avait instauré 12 groupes de réflexion transpartisans. Au terme d’une vingtaine de jours d’échanges de vue, il est temps de mettre les propositions sur la table. D’où l’annonce de trois jours de négociations, pourparlers, arbitrages…

Quid de la fiscalité de demain ? Quelle politique mener sur la question des migrants ? Comment mieux juguler l’inflation ? Réviser ou non l’index ? Quels moyens pour relancer le secteur de la construction en pleine débandade ? Quelle position sur la dépénalisation du cannabis en cours d’expérimentation ? Les deux partis avaient des propositions dans leur programme électoral, arriveront-ils à trouver des positions communes.

A en croire les premiers échos des réunions déjà menées au Château de Senningen, rien d’incompatible ne semblait vouloir nuire à l’entente cordiale née le 8 octobre dernier après 10 années d’opposition entre libéraux et chrétiens-sociaux. Ces 6, 7 et 8 novembre où les négociateurs vont rentrer dans le concret seront donc très révélateurs de l’ambiance qui pourrait régner dans le gouvernement pour les 5 ans à venir.

À 60 ans, Luc Frieden a l’expérience du pouvoir. Quinze ans comme ministre des Finances (dans l’ombre de Jean-Claude Juncker) lui assurent une fine connaissance des rouages du pays et des leviers possibles. Mais là, il est question d’autre chose : de team building en quelque sorte.

L’avocat qu’il a été saura trouver les mots; reste à ne pas heurter ses “nouveaux amis” s’il souhaite imposer certains points de vue propres à son propre clan. Le CSV dont il a été la tête de liste a rongé son frein longtemps avant d’arriver aux “marches du palais”, gare à ne pas trop se montrer écrasant avec son partenaire DP (aux commandes du Grand-Duché, lui, depuis 2013).

Xavier Bettel et les siens n’entendent pas se contenter des miettes du pouvoir et des orientations politiques alors qu’ils apportent 14 députés (sur 31 nécessaires) dans la possible majorité parlementaire.

 

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