C’est reparti comme en 2021 ! Voilà trois ans déjà, une précédente pétition publique sur les règles douloureuses et leur difficile conciliation avec une vie professionnelle au top avait fait l’objet d’un débat public. Les députés luxembourgeois d’alors avaient échangé sur la question, les ministres du Travail et de l’Égalité n’avaient pas trouvé là motif à accorder les 2 jours de dispense de travail demandés.

Le temps a passé, la maladie continue à frapper près d’1 femme sur 10 et, cette fois, la pétitionnaire ne réclame rien d’autre qu’une « prise au sérieux ». Une demande signée Joyce Dos Santos, gestionnaire de paie, et que déjà près de 3.400 signataires ont rejoint. Sachant qu’à 3.500 soutiens, le seuil ouvrant à nouveau droit à une discussion à la Chambre sera atteint…

Du côté de l’Accord de coalition de la nouvelle majorité CSV-DP, pas une ligne sur cette prise en compte de l’endométriose. Le terme de congé menstruel n’y apparaît à aucune page.

Dans les propos récents du ministre du Travail, Georges Mischo ? Rien sur le sujet non plus. Pas un mot à trouver de la part de sa collègue à la Santé, Martine Deprez. Difficile alors d’imaginer comment la question d’une adaptation légale du cadre de travail pour les salariées concernées par cette «souffrance physique doublée d’une peur de perdre son emploi » va évoluer…

Fausses excuses et vraie douleur

Pour la pétitionnaire 2024, il est temps que l’endométriose soit reconnue en tant que « maladie chronique ». Et, qu’à ce titre, les femmes atteintes puissent bénéficier de mesures leur permettant de prendre soin d’elles, sans avoir à redouter des remarques, sanctions. Et cela alors qu’actuellement aucun traitement contre la douleur (outre la morphine) ne permet d’échapper à ce calvaire récurrent.

Car actuellement, nombre de femmes prennent leur mal en patience. Repoussant par exemple l’idée d’un mi-temps thérapeutique ou préférant rester en fonction alors qu’une adaptation de poste ou une mise en télétravail les soulagerait quelque peu. Sans parler celles qui préfèrent évoquer une intoxication alimentaire pour justifier une absence en réalité causée par leur problème utérin…

Et Joyce de Santos d’insister sur le fait qu’ « à un stade avancé, les douleurs deviennent chroniques, quotidiennes et intenses, rendant les tâches du quotidien difficiles ».

Ailleurs, ça se fait…

Début 2023, l’Espagne est devenu le 1er pays européen à introduire la notion de congé menstruel dans sa loi. En un an, le pays n’a enregistré que 🇪🇸1.418 arrêts maladie pour “menstruations incapacitantes”. Un chiffre à rapporter aux 6 millions de femmes actives.

Mais c’est bien du côté de l’Asie que la prise en compte des règles douloureuses reste la plus avancée. Ainsi, dès 1947, le Japon interdisait aux entreprises de refuser un arrêt aux employées s’estimant en incapacité de  à travailler. 🇯🇵Aucune limite de jours à accorder n’a depuis été précisée. Pas plus que Tokyo n’est revenu sur la non-obligation de l’employeur à rémunérer (ou pas) ces journées.

En Corée du Sud, par contre, ce temps a été clairement établi : un jour de congé menstruel/mois. Sans rémunération alors. Du côté de Séoul, 🇰🇷1 employée sur 5 demanderait régulièrement à bénéficier de ce droit.

Taïwan accorde 3 jours de congé menstruel à l’année (avec 1 jour max sur 1 mois). Les congés menstruels supplémentaires sont ensuite considérés comme des arrêts maladie “ordinaires”. Donc avec 🇹🇼remboursement de la rémunération.

 

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