Le sujet ne faisait pas partie du programme annoncé par les deux partis aux commandes du pays, pourtant c’est bien la réforme des retraites au Luxembourg qui va consister le plat de résistance de la majorité CSV-DP. Mais pas question de la jouer fast-food, Luc Frieden et son gouvernement entendent bien prendre leur temps. Le Premier ministre (61 ans) vient de l’assurer : « On ne pas se dépêcher inutilement ! »

Ainsi, alors que la 1ère consultation publique vient de s’achever, et que la ministre de la Sécurité sociale en charge du dossier va maintenant s’entretenir avec des “groupes d’experts”, le chef du gouvernement veut « écouter d’abord, consulter ensuite, décider enfin ». Et pour quand cette décision ? « Il n’y a pas de calendrier rigide ! ».

Pour l’heure, la ministre Martine Deprez doit rédiger une synthèse des nombreux entretiens qu’elle a déjà eus au sujet des retraites de demain. Et « dans les prochains mois », les ministres réfléchiront à des propositions; pistes qui seront présentées aux députés, amendées éventuellement et… « dans les deux ans, il faudra faire en sorte que les futures pensions soient financées pour les retraités actuelles mais aussi pour les générations qui rentrent maintenant sur le marché du travail »

Fin 2026-début 2027, voilà donc une échéance finalement fixée !

Mais Luc Frieden (qui a déjà les syndicats sur le dos) sait combien le dossier est socialement brûlant, explosif même. Alors pas question de brusquer l'opinion d'emblée. « La complexité de la question exige que l'on se laisse du temps », tempère-t-il.

Alors avancer oui, mais moderato joue comme partition le Premier ministre. « Nous ne sommes pas dos au mur », lâche-t-il même en cette fin d'année. Tiens, pourtant ces derniers mois, l'incessant rappel que « le taux de cotisation actuel de 24% (3x8%) sera insuffisant pour payer le volume des pensions annuelles à partir de 2027 » avait sonné comme un refrain préoccupant.

Tant mieux donc si, demain, la « vitesse de croisière » adoptée permet d'éviter l'écueil du passage en force et de l'impopularité. À l'heure où les trois États voisins du Luxembourg sont en pleine instabilité politique, le pays peut mesurer les inconvénients d'un pays bloqué.


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