Le débat actuel sur le devenir du système des retraites n’y est pour rien. Mais, en 2012, le Luxembourg avait déjà acté une série de réformes concernant les pensions versées. Et parmi les changements validé, il était question de ne plus tenir compte de l’évolution réelle du niveau de salaires et du déclenchement de l’index pour réévaluer le montant accordé aux seniors. Le temps passé a passé, et l’on aurait presque oublié qu’il en sera ainsi dès 2029. Dans quatre petites années donc…

La Chambre des salariés (CSL) a, elle, gardé l’échéance en tête. Aussi, à l’heure, où chacun apporte sa pierre aux réflexions du gouvernement, elle vient de rappeler… tout le mal qu’elle pensait de ce changement. En effet, à ses yeux, la crainte reste la hausse de la pauvreté parmi les retraités du pays ou des anciens actifs au Grand-Duché résidant en France, Belgique ou Allemagne.

Plusieurs décennies après la mise en place de l’allocation de fin d’année (AFA) qui vient régulièrement gonfler les retraites accordées, le système serait ainsi voué à disparaître. Fini le bonus accordé au 1er décembre et pour les mois suivants.

Le texte de 2012 est formel : si, à l’avenir, le taux de cotisation global est relevé (au-delà des 24% actuels), l’AFA ne sera plus poursuivie. Et le porte-monnaie des retraités sérieusement affecté alors.

Bien moins d’argent

Aussi déjà, la CSL sonne le tocsin : « Si ce réajustement est remis en cause, cela signifie qu’à l’avenir,
les pensions vieillesse n’évolueront plus parallèlement aux salaires. Ce décalage va, à terme, créer un écart substantiel entre les générations de pensionnés et les actifs. » Pour la Chambre, il sera bien plus difficile aux retraités (résidents et frontaliers) de « maintenir un niveau de vie acceptable par rapport aux autres groupes sociaux ».

La Chambre des salariés a fait le calcul en se basant sur les chiffres 2022, à titre d’exemple. Cette année-là le niveau moyen des pensions versées approchait 3.340 euros, soit 60% du salaire médian luxembourgeois d’alors. « Si ces pensions n’avaient pas été réajustées, elles représenteraient une part bien plus faible du salaire médian, plutôt 52% ». Donc bien moins d’argent accordé.

Et c’est le scénario qui guette non seulement les plus de 160.000 pensionnés actuels mais aussi celles et ceux qui vont venir s’ajouter d’ici peu. Et leur nombre va monter plus fortement que par le passé, on le sait…

Aussi, pour la Chambre des salariés, il est une revendication essentielle à faire entendre : « Il est impératif de pérenniser le réajustement intégral des pensions ». En insistant bien sur le fait qu’il « ne s’agit pas là d’un cadeau accordé aux retraités ». Il faut bien voir dans ce parallélisme salaires/pensions, « le seul élément qui empêche un déclassement progressif des seniors ».

Un argument de plus à prendre en compte alors que, le 24 avril prochain se tiendra l’ultime table ronde d’experts devant éclairer le Gouvernement.

 

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