Quand les datacenters remplaceront votre radiateur
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 04/02/2025 à 12:02
Les datacenters vont se multiplier, pour stocker et gérer nos données informatiques. Idem pour les super ordinateurs. Deux technologies qui ont comme double particularité d’être fortement gourmandes en énergie et productrices de chaleur. Une chaleur résiduelle qu’il serait bon de ne pas laisser juste filer dans l’air. Ainsi, l’Allemagne a décidé qu’à compter de 2026, chaque centre de données mis en service devra proposer une solution de redistribution de ces degrés.
Le Luxembourg va-t-il suivre cette loi ? Pour l’heure, son ministre de l’Économie ne le promet pas. Par contre, à l’heure où le pays cherche à réduire ses émissions de CO₂ et se montrer plus responsable sur ses consommations d’énergie, pas question de laisser passer à côté de ce “filon thermique” ! Et Lex Delles d’assurer que, demain, « les centres de données seront intégrés au Registre national de chaleur. Ils feront ensuite partie d’un Plan chauffage disponible au niveau municipal et national ».
Mais déjà un acteur comme Luxconnect a compris tout l’intérêt de récupérer ces degrés. C’est le cas sur son site de Bissen où la chaleur émise par le fonctionnement des serveurs de Meluxina est captée. D’un côté, elle va servir à sécher le bois exploité à quelques mètres de là dans l’usine Kiowatt. Du bois servant notamment ensuite à la production de pellets. D’un autre côté, ces calories vont être transformées pour, cette fois, refroidir les installations.
Habitat, cultures, piscines…
Mais ces technologies étant amenées à se développer, il y a tout lieu de réfléchir à une exploitation à plus grande échelle de cette chaleur en majorité “perdue”. En Belgique, un site Luxconnect s’est ainsi connectée avec un réseau de chauffage d’un quartier. En Allemagne, un datacenter va lui aussi servir de radiateur à l’Université de Stuttgart. Quand, en Suisse, 6.000 logements à Genève sont chauffés directement puis un nouveau datacenter. Des exemples choisis parmi d’autres.
On estime qu’un “petit datacenter” (1 MW) génère autant de chaleur qu’environ 1.000 chauffages électriques ! Un “grand datacenter” (50 MW) peut lui contribuer au confort thermique d’une ville entière !
Le plus couramment, les pistes pour l’exploitation de cette “fièvre électronique” consiste à mettre ces degrés au service du chauffage urbain (pour faire grimper à moindre coût la températures des eaux de piscines, de bureaux ou de logements).
Le procédé est aussi utilisé pour faire monter le mercure à l’intérieur de serres agricoles ou encore pour des industriels ayant de fort besoin d’eau chaude dans leur process de fabrication.
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