Ce n’est pas nouveau, les prix de l’immobilier sont très élevés au Luxembourg, par rapport aux prix aux frontières française, belge ou encore allemande.

La dernière étude du CEPS Instead sur la répartition spatiale des valeurs immobilières dans l’aire résidentielle transfrontalière de Luxembourg fait un point sur l’état réel des différences de prix de l’immobilier qui existent entre les pays de la Grande Région et au sein même du Luxembourg.

L’immobilier au Luxembourg, plus cher de la Grande Région

Comme nous l’avons déjà constaté dans les études de l’Observatoire de l’Habitat, les prix sont répartis de manière très disparate au Grand-Duché. La capitale luxembourgeoise et sa première couronne figurent parmi les zones les plus chères (autour de 4000 euros le mètre carré de maison en moyenne). En revanche, le nord du pays – plus rural et pauvre en infrastructures autoroutières – et le bassin minier (sud-ouest du pays), enregistrent des valeurs moins élevées.

Ainsi, l’ampleur du développement économique de Luxembourg et le développement du travail frontalier ont fait grimper les prix dans les communes et villages les mieux reliés à Luxembourg-Ville.

L’immobilier moins cher en France, en Belgique ou en Allemagne ?

D’après les résultats de l’étude du CEPS, les tensions foncières et immobilières qui affectent les communes luxembourgeoises se retrouvent aussi au-delà des frontières.
Ainsi, le prix moyen d’un mètre carré de maison diminue généralement au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la frontière luxembourgeoise.

Coté français, ce sont les cantons de Cattenom et de Metzervisse qui se distinguent particulièrement, avec des prix comparables à ceux de Metz. Pour ce qui concerne Thionville, la ville garde sa position de “ville la plus chère”. Les cantons situés au nord-est (Cattenom) se révèlent pour leur part plus onéreux que ceux situés dans l’ancien bassin sidérurgique proche de Longwy, à l’exception de Mont-Saint-Martin.

Du côté de la Belgique, l’étude précise que les communes situées le long de l’E411, subissent plus de pression foncière que les autres. Il s’agit notamment de Messancy, d’Arlon, d’Attert et d’Aubange.

Enfin, du côté allemand, plus précisément en Sarre et en Rhénanie-Palatinat, c’est le même phénomène tout le long de la zone allant de Perl, en passant par Konz jusqu’à Trèves.

Plutôt l’Allemagne que la France ou la Belgique

S’il fallait trouver le pays le moins cher parmi ces Etats frontaliers, et bien c’est en Belgique que les habitants s’en sortent visiblement le mieux. Ainsi, le CEPS note que les différences de prix avec le Luxembourg sont plus marqués avec l’Allemagne ou la Belgique qu’avec la France.

Ainsi, sur l’autoroute en direction d’Arlon, les écarts entre la commune de Steinfort (LU) et Arlon (BE) varient du simple au double (de 3380 euros le m2 à Steinfort, le prix chute à 1505 euros à Arlon) et c’est la même chose sur l’axe Luxembourg-Trèves. En France, la différence de prix avec le Grand-Duché existe aussi, mais elle est moins marquée. L’écart entre Dudelange (LU) et Cattenom (FR) est par exemple inférieur à 1000 euros.

Même les Luxembourgeois passent la frontière

Malgré ces différences de prix, la population luxembourgeoise n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Cela dit, il y a tout de même de plus en plus de Luxembourgeois (7715 actifs entre 2001 et 2007) à quitter le Luxembourg pour venir s’installer dans un des pays frontaliers. Cela provoque “une extension du bassin de main d’oeuvre, une augmentation du volume des flux domicile-travail et une congestion des principaux axes routiers”.

Retrouvez l’ensemble de cette étude sur le site du Statec.