Erreur de timing ? Faute de communication ? Faux pas politique ? Toujours est-il que voilà Luc Frieden montré du doigt par les partis d’opposition. Le reproche : l’annonce faite par le formateur du prochain gouvernement de se présenter à la tribune de la Chambre des députés, jeudi, pour solliciter un vote de confiance. Un “blanc seing” demandé alors même que CSV et DP n’entendent de dévoiler que plus tard l’intégralité de l’accord de coalition trouvé en cinq semaines.

Mathématiquement, l’alliance des chrétiens-sociaux (CSV) et libéraux (DP) n’a rien à craindre de ce vote. La nouvelle assemblée parlementaire leur étant favorable (35 sièges sur 60). Mais il est ici question de transparence. Et sur ce point Verts, socialistes du LSAP, élus Pirate ou déi Lénk, les voix se sont vite élevées pour dénoncer le manque de clarté dans la démarche.

Certes, la nouvelle Constitution luxembourgeoise prévoit bien ce nouveau rendez-vous du vote de confiance. Mais, pour l’heure, Luc Frieden et sa nouvelle majorité souhaitent n’y dévoiler que les grandes lignes de convergence trouvées et répéter la liste des nouveaux ministres. Des faits et des noms dont les députés n’auront même pas la primeur ; un point-presse avec le même ordre du jour étant prévu avant le discours devant les élus…

Pareille pratique n’avait plus eu lieu depuis… 1999 et précisément le dernier gouvernement formé entre DP et CSV. D’ailleurs, même les comités directeurs des deux partis, qui doivent se prononcer ce mercredi 15 novembre au soir, n’auront pas sous les yeux le “pavé” où sont listées les ambitions politiques de la nouvelle alliance. Pas de jaloux en somme mais occasion manquée pour un exercice démocratique réussi.

Max Hengel et Léon Gloden font partie des possibles ministrables pour le CSV. Ici à leur arrivée au château de Senningen pour les ultimes négociations avec le DP.
© Photo SIP

 

Face à ces premières critiques, Luc Frieden fera-t-il machine arrière ? Pas le genre… Reste qu’avant même ses premières décisions, voilà le probable futur Premier ministre chahuté. Sa méthode critiquée. Son passage en force reproché. L’habileté mise au service de la réunification des chrétiens-sociaux et des libéraux va devoir se retourner pour tempérer les remarques des opposants.

Des opposants dont le groupe le plus important à la Chambre (le LSAP, avec 11 députés) a choisi sa chef de file. Ainsi, l’ex-ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, prendra la tête de la fraction socialiste. Elle succède à ce poste à Yves Cruchten  qui n’a pas été rééelu.

 

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