Pourquoi y a-t-il de moins en moins de communes au Luxembourg?
Publié
par
Yves Greis
le 17/02/2025 à 12:02
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L’union fait la force. Et la sentence est aussi valable pour les communes du Luxembourg. Ainsi, depuis plusieurs décennies, le regroupement de tel et tel village est-il devenu “relativement” fréquent (14 fusions en 20 ans pour 32 communes impactées), selon les intérêts locaux. Afin de mieux servir leurs habitants, proposer plus de services, les administrations communales peuvent être tentées de se rapprocher, s’unir et ne faire qu’une.
Une solution qui peut, notamment, avoir un avantage pour les scolaires. Pour un bourg d’à peine 300 habitants, il n’apparaît pas judicieux de construire et de gérer sa propre école, mais ne pas aider à améliorer les classes du bourgmestre voisin. Idem pour les équipements sportifs ou de loisirs. Et c’est ainsi que volontairement les rapprochements se font.
En matière de fusion, l’État luxembourgeois ne s’est fixé aucun objectif à atteindre. Pas question donc de forcer la main aux élus locaux et aux populations. Dans l’accord de coalition, CSV et DP s’accordent juste pour réaffirmer que « le Gouvernement maintiendra son soutien aux fusions de communes qui expriment le désir de s’associer ».
Tracas communs
Les fusions seront même davantage soutenues financièrement. C’est d’ailleurs afin de participer au mieux à l’aide des communes qui souhaiteraient s’unir que le conseil de gouvernement vient de mettre en place une “cellule indépendante ” sur ce sujet. Un organisme où fonctionnaires et élus d’autres villages viendront apporter leur expertise ou leur expérience en la matière.
En règle générale, aucun emploi n’est perdu dans l’administration communale, car le travail reste le même. Mais il est possible d’économiser sur le parc de véhicules, par exemple, en achetant qu’une seule balayeuse au lieu de trois. Un inconvénient peut être que les trajets vers l’administration communale s’avèrent un peu plus longs pour certains citoyens si trois administrations communales se retrouvent regroupées en un point du territoire. « Je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un regrettait une fusion de communes », affirme toutefois Gérard Koob, directeur du Syndicat des Villes et des communes luxembourgeoises, le Syvicol.
« Par le passé, il y a eu plusieurs vagues de fusions », rappelle Gérard Koob. Notamment en 1920 Luxembourg, Eich, Hamm, Hollerich et Rollingergrund ont fusionné pour créer l’actuelle capitale de Luxembourg-Ville. Quatre autres communes ont suivi dans les années 1970 (Junglinster, Lac de la Haute-Sûre, Rambrouch et Wincrange). Ensuite, le calme est revenu pendant une longue période ; le compteur s’arrêtant sur un total de 118 communes au Grand-Duché.
Les mouvements ont repris sous les gouvernements Bettel. En 2004, Bastendorf et Fuhren relançaient l le mouvement en formant ensemble la “nouvelle” commune de Tandel. La fièvre des fusions s’est alors emparée du pays et le nombre de communes luxembourgeoises n’a cessé de diminuer pendant plus de vingt ans pour atteindre 100 désormais.
Reste aujourd'hui un gros dossier sur la table : la fusion des 4 (ou5) communes de Diekirch, Ettelbruck, Schieren, Erpeldange-sur-Sûre (voire Bettendorf) pour former la Nordstad. De quoi créer un ensemble unifié de 24.000 habitants.
S'il faudra d'abord que les élus se prononcent, comme dans toute fusion ensuite, le dernier mot sera laissé aux citoyens. En effet, c'est toujours le résultat d'un référendum qui valide ou rejette une fusion. Ainsi, voilà tout juste dix ans, le "mariage" entre Larochette, Nommern et Fischbach a-t-il capoté. Plus de 70% des électeurs de Nommern et Fischbach votant contre cette fusion pourtant souhaitée par 66% des votants de Larochette…
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