Pourquoi le Max Prüss est-il parti à la pêche aux moules sur la Moselle ?
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 05/05/2023 à 16:05
Il n’y a pas que le Princesse Marie-Astrid, les péniches commerciales et les barques des pêcheurs qui naviguent actuellement sur la Moselle. A bien y regarder, vous allez peut-être repéré la silhouette du Max Prüss. Pas de marins d’eau douce à bord, rien que des scientifiques missionnés par l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse et ses homologues luxembourgeoises et allemandes pour se pencher sur les eaux jaillies des Vosges et alimentant le Rhin au terme d’un périple transfrontalier de 544 km.
Ainsi, depuis quelques jours, le bateau-laboratoire descend le cours de la rivière. Pont-à-Mousson, Custines, Apach et bientôt le Grand-Duché puis les Länder de Sarre, de Nord Rhein Westphalien et de Rheinland Pfalz. constituant son nouveau terrain de recherches. Car les spécialistes embarqués ont bien l’intention de profiter de leur séjour pour… pêcher. Ou plutôt se servir du grappin de leur embarcation pour remonter des moules. Oui, des moules…
En effet, les coquillages bivalves qui vivent dans la Moselle ont beaucoup à révéler. A commencer par le niveau de pollution des eaux. Eh oui, ammonium, cuivre et autres composants chimiques ne sont pas rares. Et c’est particulièrement les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) que les chercheurs vont analyser.
Une ressource pour demain
Une présence d’HAP d’autant plus préoccupante qu’il s’agit là d’une substance cancérigène… Mieux connaître l’état sanitaire de la Moselle, d’un bout à l’autre, sera ainsi instructif sur les points où l’environnement aquatique est particulièrement dégradé.
Le rapport produit par les scientifiques du Max Prüss ne manquera pas de faire des vagues jusqu’au ministère de l’Environnement luxembourgeois. En effet, depuis quelques années, la piste de se servir de “l’or bleu” de la rivière comme source en eau potable pour les ménages du Grand-Duché est une hypothèse envisagée.
On sait déjà que le traitement de cette ressource pourrait s’avérer coûteux, l’étude dira si -techniquement- l’homme est en mesure de vaincre la pollution présente. Mais l’alternative n’est pas à prendre à la légère alors que les sécheresses se succèdent et impactent Luxembourg, France comme Sarre de plus en plus tôt dans le calendrier annuel…
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