Lundi 27 mars, les élus de la Ville de Luxembourg tiendront conseil. Et l’on peut déjà prévoir que le ton va monter. Il est vrai qu’il y sera question de la proposition de la majorité d’interdire toute forme de mendicité dans la capitale. L’idée trottait déjà dans sa tête en fin d’année dernière, la bourgmestre et ses soutiens veulent maintenant passer aux actes.

Lydie Polfer l’a rappelé encore ce 22 mars devant la presse : pas question de renoncer face à ce que l’élue considère comme un phénomène orchestré par des gangs organisés et qui relèverait de la traite d’êtres humains. Et voilà DP et CSV faisant de ce point une priorité inattendue de l’agenda politique local.

Inattendue autant que clivante car l’idée est loin de faire l’unanimité. Certes, la suggestion a déjà trouvé écho auprès, notamment, de l’Union des commerçants de Luxembourg. La présidente de l’UCVL n’hésitant pas à affirmer que « de nombreux visiteurs n’osent plus de se rendre en Ville en raison de cette situation ». Ainsi, trop de quémandeurs inquiéteraient et feraient fuir le chaland.

La balle renvoyée aux ministres Verts

A priori, l’interdiction de mendier serait appliquée (si votée) de 7h à 22h. Elle serait déployée dans les parcs et places publiques ainsi que dans certaines rues du quartier Gare et de la Ville-Haute. Pas d’interdiction généralisée donc, mais ciblée.

Parmi les élus d’opposition, l’idée a déjà suggéré nausée et protestations. D’un François Benois (déi Gréng) estimant que pareille mesure ne rendra pas service aux services sociaux aux élus déi Lénk se disant « indignés » et stigmatisant un choix qui « combat les pauvres au lieu de lutter contre la pauvreté ». Côté LSAP, on pointe « un choix politique, pas juridique ».

Il est vrai que la mesure envisagée (qui se traduirait par un nouveau règlement de police) va devoir trouver un cadre légal avant d’entrer en service. Et là, ça semble coincer. Qui sanctionnera, via quelle preuve ? Et puis on voit mal comment les policiers pourraient agir contre les mendiants surpris en flagrant délit de main tendue. A qui adresser l’amende quand il s’agira de sans-domicile fixe ?

A demi-mots, la bourgmestre reconnait d’ailleurs cette incertitude légal quand elle renvoie la balle aux ministères concernés. « Posons la question tant à la Police qu’à la Justice», insiste Lydie Polfer renvoyant ainsi la “patate chaude” à deux membres écologistes du gouvernement.

Mais pas dit que les ministres Henri Kox et Sam Tanson aient envie de s’engluer dans le débat. Car oui, au-delà de la situation plus ou moins tendue de la mendicité dans la capitale, c’est bien de politique nationale qu’il est ici question. DP et CSV ont choisi leur camp, que feront les autres formations en lice ? A quelques mois des élections qui détermineront les prochains élus communaux et députés, deux partis ont tiré les premiers.

Et déjà de regarder du côté du LSAP pour guetter les réactions. En effet, plusieurs conseil dirigés par des socialistes ont déjà pris ce type d’arrêté par le passé. A Dudelange, Diekirch ou Ettelbruck…

 


Le retour des patrouilles privées

A compter du 15 mars, 12 agents de sécurité d’une société de gardiennage privée (VIGICORE Lux) effectueront une « mission de surveillance des biens et infrastructures de la Ville de Luxembourg » vient-il d’être confirmé. Ces patrouilles seront visibles en en centre-ville et dans les quartiers Gare et Bonnevoie.


 

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