Où vont les panneaux solaires quand ils sont morts ?
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 17/01/2025 à 17:01
Tous les produits n’affichent pas de taux de possibilité de recyclage de l’ordre de 95 à 99%. C’est pourtant le niveau que reconnait Greenpeace pour le réemploi des différentes matières et composants des panneaux solaires. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes quand il s’agirait d’évoquer la seconde vie de ces appareillages… Sauf qu’en réalité, au-delà des normes, nul ne sait vraiment dire ce qu’il advient de ces assemblages de câbles et cellules photovoltaïques.
Au Luxembourg, le ministre de l’Environnement vient de le reconnaître à demi-mot. La loi est bien là. Il s’agit d’une directive européenne qui, comme pour d’autres appareils électroniques, impose que ces déchets soient recyclés. Par contre, de là à savoir, rien ne dit que le texte est respecté. En effet, aucun point de collecte spécifique n’existe au pays, indique Serge Wilmes.
Du coup, à défaut de données recensées dans les déchetteries, impossible de quantifier le nombre ou le poids de panneaux hors d’usage qui, au Grand-Duché, suivent la filière adéquate de recyclage. Pourtant des procédures ont été codifiées et fonctionnent dans certaines entreprises pour récupérer, par exemple, silicium ou cadmium contenus. Des éléments dont l’extraction est polluante et à qui il convient donc de donner une seconde vie.
Mais il y a aussi le verre, l’encadrement en aluminium ou les pièces plastiques qui peuvent être recyclés.
Des tonnes et des tonnes
Pour l’heure, tente de “rassurer” le ministre, la plupart des installations photovoltaïques au Luxembourg n’ont pas encore atteint le stade de déchets. La durée de vie des panneaux (plus de 15 ans en général) fait notamment que particuliers ou entreprises qui ont, les premiers, installé ce type d’unité n’ont pas encore eu à les changer. Pas plus que les pannes ou dégâts liés à des intempéries n’ont engendré trop de pièces à récupérer. Ouf.
Mais il va devenir urgent d’organiser la chaîne de récupération (pour l’instant les installateurs) et s’assurer de la filière de retraitement. C’est qu’il s’en pose des panneaux en une année, et donc c’est qu’il va s’en créer des tonnages à recycler. Ainsi, pour la seule année 2023 et juste pour les installateurs inscrits à l’asbl Ecotrel, « 851 tonnes de panneaux photovoltaïques ont été mis sur le marché », indique Serge Wilmes.
Au vu de la croissance du déploiement, on imagine aisément que ce poids va monter de façon exponentielle. Mais ce sera toujours aux acteurs du secteur -fabricants ou poseurs- (et non aux consommateurs) d'« organiser la collecte, le transport et le traitement ». Là aussi, c'est un point inscrit dans la loi.
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