Luxembourg, l’envers du décor : pauvreté et logement hors de prix
Publié
par
Romain S.
le 13/03/2019 à 06:03
« Je gagne 55.000 euros par an et je ne m’en sors pas. » Ainsi, Giovanni, immigré italien, comptable depuis dix ans au Grand-Duché plante le décor.
L’article paru mardi dans Libération prend le contrepied de ce qui est généralement évoqué à propos du Luxembourg dans les médias hors-frontière.
Celui-ci dresse le portrait « des petites gens », celles et ceux qui tirent le diable par la queue. Et le quotidien français de faire un focus sur l’envers du décor, au-delà « du quartier futuriste du Kirchberg » et des « buildings de verre et d’acier ».
Au-delà aussi du PIB par habitant le plus élevé du monde, « trompeur parce qu’il intègre la richesse produite par les 175.000 travailleurs transfrontaliers qui viennent chaque jour de Belgique, de France et d’Allemagne. »
Risque de pauvreté croissant
Le canard pointe également un autre trait peu reluisant : une pauvreté en hausse, comme à peu près nulle part ailleurs, expliquée en grande partie par des prix du logement qui explosent. « Entre 2009 et 2017, le prix de vente d’un appartement est passé de 4.000 à 7.000 euros le mètre carré. »
Lire : 126.000 personnes en risque de pauvreté au Luxembourg
Ceux-ci sont, comme relevé par le Statec la semaine passée, largement corrélés aux fins de mois de difficiles que subissent plus d’un habitant sur quatre.
Le même Statec déterminait d’ailleurs, dans une publication datée de l’été dernier, que le « budget de référence », soit le revenu acceptable pour une famille modèle (deux adultes salariés, deux enfants scolarisés), s’élevait à 4.079 euros par mois dont 1.542 seraient consacré au logement.
Lire : Ce qu’il faut gagner pour vivre décemment au Grand-Duché
D’ailleurs, même certains locaux finissent par lever le camp pour poser leurs valises là où le loyer amputera moins le porte-monnaie.
Délinquance dans le quartier « Gare »
L’itinéraire de l’auteure passe également par le quartier « Gare », à Bonnevoie, où la salle de shoot « accueille de 250 à 300 « clients » quotidiens, locaux ou immigrés. » La zone est d’ailleurs dans le collimateur du gouvernement qui souhaite étendre le réseau de vidéosurveillance pour lutter contre la délinquance liée à la toxicomanie.
Lire : Le Luxembourg, pays où l’on se drogue pour le moins cher
Un point de vue différent, en somme, de ce qui fait la bonne réputation du pays à l’étranger.
Et ce, sans oublier de souligner les mesures sociales à l’œuvre telles que la prochaine gratuité des transports ou la revalorisation du salaire minimum. Car, « avec un salaire de 2.500 ou 3.000 euros, on est un travailleur pauvre », avance un interlocuteur.
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