Et maintenant, du salé ! Même douze ans après son lancement la famille Seabiscuit s’agrandit encore. Et son “papa”, Thierry Li, n’est pas peu fier de sa progéniture : des biscuits reconnaissables à la tête de cheval figurant sur leur emballage. Des références qui, désormais sont disponibles dans les rayons du Pall Center d’Oberpallen comme dans les rayons Match au Cora City Concorde ou distribuées par La Provençale auprès des professionnels de l’hôtellerie-restauration luxembourgeoise.

Une sucess-story donc ? « Oui, si on s’en tient à une réussite humaine. Je me suis effectivement enrichi d’expériences et d’émotions qui n’ont pas de prix », s’amuse le fondateur de cette firme grand-ducale. Un “patron” qui ne s’est pas versé de salaire depuis une bonne dizaine d’années, travaille toujours par ailleurs pour mieux faire avancer son projet de « biscuits locaux, naturels et solidaires ».

Né en Chine, arrivé en France à l’âge de 2 ans et ½, brillant élève (Prépa HEC à Paris, École supérieure de commerce de Toulouse), Thierry Li a débarqué au Grand-Duché comme Consultant en développement international notamment pour des sociétés de l’agro-alimentaire. Et de témoigner : « Plus je passais de temps dans les salons professionnels, plus je m’apercevais que les producteurs perdaient de vue le produit pour se focaliser sur le packaging, le marketing, les gains au détriment du reste ». Pas vraiment du goût de celui qui se reconnaît volontiers «aussi entrepreneur-responsable dans l’âme que gourmand dans le corps » !

Un bonheur incomparable

Seabiscuit est né de cette volonté d’allier des ingrédients sains, produits à proximité (farine, beurre rose, œufs Bio-Ovo), et de s’interdire tout ajout de conservateurs, matière grasse hydrogénée ou huile de palme. Mais il manquait encore quelque chose à la recette… Un petit plus que Thierry Li allait trouver à Wiltz, dans les ateliers de l’asbl COOPERATION.

Six mois durant, le boss allait partager le quotidien de l’atelier protégé. Travaillant au rythme des personnels handicapés du lieu, découvrant la manière de gérer avec eux la production de ces premiers biscuits, appréciant leur humanité autant que leur application professionnelle.

Depuis, Seabiscuit n’a pas varié dans sa trajectoire. « Savoir que les biscuits plaisent à une clientèle de plus en plus grande, c’est une satisfaction. Mais rien de comparable au bonheur que d’avoir pu intégrer ces personnes souvent mises de côté au cœur d’un projet économique qui tient la route. » D’où son choix de confier aussi (« partager ! ») une partie de ses nouvelles confections à un autre atelier, celui de Yolande Coop cette fois.

Et ainsi, l’entreprise poursuit au petit trot son développement. Pour le premier lauréat du Prix 1,2,3 go social, les projets de développement ne manquent. Pas forcément conquérir le monde de ses gâteaux secs et snacks salés mais « plutôt agir par ricochets ». Entendez : reproduire ce qui a fonctionné au Luxembourg sur d’autres territoires.

« Il faut trouver les micro-ateliers capables de cuisiner, s’assurer qu’il y a des producteurs dans les environs de la base de nos matières premières et l’on pourrait se lancer ailleurs », s’impatiente déjà Thierry Li en pensant à cette nouvelle filiation hors frontières. Mais qui sait si, au final, le prochain développement ne tiendra pas dans le développement d’une petite fabrique de soupe, là encore locale et solidaire.

Celui qui tient les rênes de Seabiscuit a déjà réfléchi au concept. Poussant même la réflexion jusqu’à créer une filière pour revaloriser les déchets alimentaires et végétaux que cette nouvelle activité pourrait générer. « Pour moi que l’Economie redonne à l’humain ou à la Terre, ça ne m’apparaît comme une contrainte mais plutôt dans la logique », conclut Thierry Li.

 

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