Le gouvernement luxembourgeois est loin d’être avare quand il s’agit d’encourager les jeunes du Grand-Duché et les enfants de frontaliers quand il s’agit de poursuivre des études supérieures. Les 273 millions d’euros de bourses diverses versées en 2023 et les coups de pouce financiers promis pour les années à venir en témoignent. Et c’est sans doute ce qui explique la stupéfaction de nombreuses familles d’étudiants de l’Uni quand ils ont pris connaissance des tarifs applicables par l’Uni pour son semestre d’été.

Ainsi là où, à la rentrée dernière, il était demandé 200 euros de frais d’inscription, l’Université du Luxembourg réclamera 400  à partir de février 2025. Un doublement qui concernera aussi les frais de dossier. Ceux-ci passant de 50 à 100 € cette année.

Alors que l’inflation annuelle flirte tout juste avec les + 1%, voilà une hausse de 100% qui mérite explication. Et c’est la ministre de l’Enseignement supérieur qui a dernièrement validé les motifs de ce relèvement aussi soudain qu’abrupte.

Déjà, a fait remarquer Stéphanie Obertin, « les frais d’inscription perçus par l’Uni sont comparables ou inférieurs aux frais perçus par les pays voisins pour les étudiants de l’Union européenne et considérablement inférieurs aux frais différenciés perçus pour les étudiants internationaux ». L’établissement n’abuserait donc pas et serait “égalitaire” envers l’ensemble de ses étudiants locaux ou non.

Par ailleurs, il s'agit pour l'Université d'harmoniser une bonne fois ses frais d'inscription quelle que soit l'année d'étude suivie. En effet, jusqu'alors, selon le diplôme visé, ce n'était pas la même somme qui été réclamée et cela depuis plus de dix ans.

Ainsi, les jeunes suivant la 1ère année de bachelor devaient s'acquitter de 400 euros par semestre tandis que ceux des deux années suivantes payaient 200 €/6 mois. Un montant identique étant dû pour garçons et filles inscrits en master et doctorat. Dès février, ce sera donc 400 € pour tous !

Concernant les frais de dossier, la ministre rappelle qu'ils ont d'abord pour but de démotiver les "candidatures incertaines". Et la somme demandée est redonnée sitôt le cursus universitaire entamé par l'étudiant-e en question. Pas de surcoût pour les admis, et un prix repoussoir pour ne pas surcharger l'administration devant traiter les dossiers à chaque rentrée.

Et puis, la ministre ne cache pas qu'avec cette augmentation, l'Université va être mesure d'augmenter quelque peu son budget. On parle d'une recette supplémentaire estimée à 1,3 millions d'euros... Un montant dont les trois quarts proviennent de la hausse des frais d'inscription payés par tous. Occasion de rappeler que le ministère octroie, sous conditions, une participation pour le financement de ce type de dépense…

Si le semestre universitaire s'avérera donc plus coûteux, l'Uni a bien l'intention d'offrir une contrepartie à ses étudiants. Ainsi, une partie de l'argent ainsi collecté permettra d'améliorer des services comme l'accompagnement psychologique et social des étudiants; développer la vie estudiantine, améliorer la prévention des litiges ou la mise en place d'un fonds d'innovation pédagogique.

Ça se bouscule au portillon

Régulièrement bien notée parmi les campus européens, la jeune Université du Luxembourg (22 ans en 2025 !) ne cessent d'attirer de plus en plus de jeunes. Ainsi, pour le semestre d'hiver qui s'achève, 14.400 candidatures ont été déposées pour 2.013 admissions… Soit 12.387 x 50 € de frais de dossiers définitivement encaissés au passage !

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