« S’ils vont mal, nous n’allons pas bien ! ». Ce vendredi, le Premier ministre luxembourgeois n’a pas caché ses préoccupations face à l’imbroglio politique frappant simultanément France, Belgique et Allemagne. « Nous avons là trois gouvernements qui ne fonctionnent pas. Impossible pour ces États de fixer un cap et c’est bien négatif pour nous, Grand-Duché, qui sommes une économie ouverte ».

Et le “docteur Luc Frieden” de dresser effectivement un  diagnostic bien peu réjouissant. Du côté de Bruxelles ? Six mois que le Royaume 🇧🇪attend son nouveau gouvernement. À Paris, le cabinet de Michel Barnier aura tenu 90 jours avant de sombrer. Et Emmanuel Macron ne devrait pas désigner le prochain Premier ministre avant la semaine prochaine (sans parler du 🇫🇷délai d’attente avant la désignation de l’équipe gouvernementale au complet).

Enfin, à Berlin, la crise ronge aussi la majorité et rien ne va bouger avant les futures élections fédérales🇩🇪. Un scrutin qui n’interviendra que le 23 février 2025…

Pour le chef de l’exécutif luxembourgeois, voilà qui n’est guère rassurant. « Car nous respirons au même rythme que nos voisins ». Aussi, le chrétien-social a-t-il adressé son “ordonnance” pour guérir ces maux : « J’invite les forces politiques à revenir au bon sens. Á assumer leurs responsabilités. À stopper leur petit jeu politicien ».

Avec même une cuillère de sirop de bons conseils en plus pour cette France « où l’on ne voit pas quelle majorité semble possible de s’entendre ». Luc Frieden espérant que « si les forces au centre de l’échiquier se rassemblent », le pays pourrait retrouver un équipage capable de diriger le navire.

À nos portes

Et s’il n’y avait que ça… Ce qui se passe actuellement en Roumanie irrite aussi le Premier ministre luxembourgeois. Des fraudes et l’influence des réseaux sociaux (visiblement téléguidés par Moscou) ont amené la Cour constitutionnelle à annuler le 1er tour de l’élection présidentielle

Vu du Grand-Duché, « voir comment nos démocraties peuvent être manipulées depuis l’extérieur ou via des processus anti-démocratiques doit nous préoccuper », constate Luc Frieden. Et d’insister : tout cela se passe bien à nos portes, à Bucarest, en Roumanie, pays membre de l’Union européenne depuis 17 ans maintenant.

C’est niet pour l’Ukraine dans l’OTAN

Xavier Bettel l’a dit, Luc Frieden l’a confirmé : « Pour le moment, et tant que durera le conflit avec la Russie, le Luxembourg reste défavorable à la rentrée de l’Ukraine au sein de l’OTAN». Le ministre des affaires étrangères (DP) et le Premier ministre (CSV) partagent donc bien le même point de vue. « Nous sommes complétement alignés sur ce sujet », a d’ailleurs insisté le chef du gouvernement en conférence de presse.

Et ce “non”, Luc Frieden assure l’avoir signifié au principal intéressé, le président Volodymyr Zelensky. « Je lui ai déclaré notre position cet été à Washington, et cette ligne est clairement inscrite dans l’Accord de sécurité passé entre le Luxembourg et l’Ukraine ». Pas de traitrise donc dans la politique diplomatique du Grand-Duché !

La semaine prochaine, le Luxembourg remettra des kits de déminage à destination de l’Armée de Kiev.

 

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