Qu’on se le dise : ce n’est pas parce que les syndicats ont haussé le ton que Luc Frieden va baisser les yeux et changer de ligne politique. Après avoir subi le feu des critiques des deux principales formations représentatives des salariés, le Premier ministre a tenu à montrer sa sérénité : « Je n’ai pas peur pour la paix sociale au Luxembourg », a ainsi tenu à affirmer le Premier ministre en conférence de presse post-Conseil de gouvernement.

Et si LCGB et OGBL ont agité la menace d’aller jusqu’à la grève générale, le meneur de la majorité CSV-DP reste droit dans ses bottes. « Je ne vois pas de raison pour une grève générale (…) Je ne pas de motif suffisant pour que 300-400.000 salariés s’arrêtent de travailler ! » La dernière fois que la menace était passée à exécution, au Grand-Duché, remonte à 1982 et c’était alors pour la défense de l’index.

D’ailleurs, aux yeux du Premier ministre, « la grève n’est pas dans la nature et les mœurs » du pays. Lui ne voit dans les haussements de ton qu’une posture. « Je les connais et je peux différencier des discours très durs en meeting et un ton plus doux en entretien ». D’ailleurs, il l’assure, lui a toujours des « entretiens très civilisés » avec les deux présidents des principaux syndicats.

« Le point mort n’est pas la solution »

À la tribune, Patrick Dury et Nora Back n’y vont pourtant pas de main morte pour dénoncer les rapports entre Luc Frieden (« le CEO du gouvernement », « l’ex-directeur de la Chambre de commerce devenu porte-parole du patronat au gouvernement » et eux. Pire encore en ce qui concerne la communication difficile avec le ministre du Travail, Georges Mischo

Réforme des retraites, travail dominical, toilettage des règles de signature des Conventions collectives : les principaux sujets sociaux sur la table crispent les relations. Mais Luc Frieden le martèle encore : « Il faut rester dans le dialogue (…) Nous avancerons pour le bien-être, la croissance économique et la justice sociale et cela ne se fait pas sans la modernisation du pays. Les lois doivent s’adapter aux conditions de vie nouvelles de la population ».

Et d’adresser un petit tacle au passage aux partenaires sociaux côté salariés qui seraient trop frileux pour entamer les réformes souhaitées par le gouvernement : « Le point mort n’est pas la solution ». Luc Frieden -pourtant soucieux de la situation cahotique de la vie politique des pays voisins– d’adresser même un pic aux accents tricolores : « Si nous voulons que la situation sociale se tende comme en France, comportons-nous comme les Français… » Les frontaliers lorrains apprécieront !

 

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