Le Luxembourg reste traumatisé par les inondations catastrophiques de juillet 2021. Si aucune perte humaine n’était à déplorer après cet épisode, le pays a été marqué par les dégâts causés par la brusque montée des eaux. On parle de 133 millions d’euros remboursés par les assureurs et une facture de plus de 30 M€ pour l’État.

Mais plus que l’impact financier, l’événement (qualifié de “plus grande catastrophe naturelle” pour le Grand-Duché) avait mis en lumière le peu d’efficacité du système d’alarme des populations d’alors. Depuis, les deux gouvernements successifs s’activent donc pour améliorer cette prévention. L’idée étant de prévenir un maximum de personnes sur une zone à risque (météo, pollution, industrielle, etc) par l’envoi de SMS sur tous les téléphones portables activités sur cette partie du territoire.

Et en matière de mise en vigilance, des progrès ont été faits. La preuve, par exemple, le 17 mai dernier. Là encore, de fortes averses sur des terrains déjà gorgées d’eau, pouvaient laisser redouter de fortes inondations. Ce jour-là, deux vagues de SMS ont dont été expédiés pour prévenir quiconque pouvait être concerné.

Vite et compréhensible

Le Premier ministre vient d’évoquer le nombre de destinataires ciblés : 817.677 SMS en matinée, 388.302 SMS dans l’après-midi, avance Luc Frieden. Le risque étant clairement indiqué comme danger, les dispositions pour mettre à l’abri biens et personnes ont pu être prises. Et cela aussi bien auprès des habitants, des frontaliers travaillant sur l’une ou l’autre des zones préoccupantes mais aussi sur les téléphones de gens en transit au Grand-Duché. Large couverture donc et qui ne tient donc pas compte du pays de souscription de l’abonnement GSM mais seulement de la localisation des individus.

Cependant, les députés ADR Fred Keup et Alexandra Schoos ont un doute sur l’efficacité du système Lu-Alert. En effet, les messages ne sont expédiés qu’en français, et avec des termes “techniques” possiblement difficiles à retranscrire pour qui pratique peu ou pas la langue de Molière. Pas faux dans un pays aussi multilingue que le Luxembourg.

Le Premier ministre partage le constat, mais rappelle aussi que l’idée de ces SMS est de s’adresser au plus grand nombre le plus rapidement possible. Le français serait a priori plus “universel”. Par ailleurs, le texte doit tenir en 150 caractères. Pas question donc d’essayer de le traduire dans les quatre langues officielles du pays. Signaler un danger via plusieurs SMS reviendrait, par ailleurs, à retarder les envois (improductif donc en terme d’urgence). Dilemme donc sur lequel le ministre des Affaires intérieures en charge de Lu-Alert va devoir se pencher.

Reste que le dispositif actuel (régulièrement testé) dispose d’une base plus efficace que celle employée dans le passé. La sonnerie des SMS s’avère « très intrusive » (même si l’appareil est en mode silencieux) et la diffusion s’avère quasi instantanée via les réseaux des opérateurs mobiles nationaux (Orange, Post, Proximus / Tango).

En mars dernier, le grand-public avait été invité à tester un “pré-site” internet LU-ALERT, plateforme devant venir compléter les informations en cas d’alerte. À charge pour le CTIE (Centre des technologies et de l’information de l’État)) qui a développé cette arborescence d’améliorer l’expérience utilisateur avant une mise en ligne prochaine de la version définitive.

 

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