Et, si pour un temps, les élus arrêtaient de sortir de nouvelles lois ? La Fédération des industriels du Luxembourg et ses adhérents en rêvent ! Aussi le président Georges Rassel ne s’est pas privé d’évoquer l’espoir des 715 entreprises-membres de la Fédil à l’heure de présenter ses vœux au monde économique et politique du Grand-Duché. Avec un argument fort : « Une réglementation excessive peut étouffer la croissance ».

Trop de paperasseries à remplir, trop de normes à respecter, trop d’obligations à maîtriser, trop de contraintes imposées aux entrepreneurs partisans d’un libre-échange, trop de reporting à faire aux administrations. Présents, Luc Frieden et plusieurs de ses ministres ont stoïquement entendu le message. Même chose pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen.

Pour Georges Rassel, il serait même temps que le Grand-Duché et l’UE s’impose un régime stricte : « un congé réglementaire d’au-moins trois ans ». Une pause, des vacances législatives, un break…

Regarder, réajuster

En effet, si l’État et l’Union continuent encore et encore de sortir de nouvelles directives, de nouvelles exigences « l’Europe et le pays seront sur le point de perdre une partie de leurs capacités de production stratégique ». Et quand c’est la “voix de l’industrie” (qui pèse 1/4 de l’emploi national !) qui le dit, c’est que le problème est bien là.

Mais le nouveau président de la Fédil n’aura pas réussi à rallier à sa cause le chef du gouvernement luxembourgeois et la Présidente du Parlement européen. Mais tous deux ne sont visiblement ni sourds au message, ni aveugles face à ce défi d’une nécessaire -et urgente- simplification administrative.

Ainsi, les deux démocrates-chrétiens Luc Frieden et Roberta Metsola partangent l’avis des industriels du Grand-Duché : « Il faut réduire certaines bureaucraties. Il faut parfois admettre que certaines lois sont trop complexes à mettre en place ».

La voie britannique

Seulement à défaut de promettre que leurs parlementaires ne voteront plus de textes, les deux responsables ont affirmé qu’ils allaient faire en sorte que chacun à son niveau « regarde et réajuste » les codes et lois en vigueur. L’idée étant de supprimer les doublons, donner certaines souplesses ici, réviser des calendriers de mise en application là. Bref, donner un peu d’air aux entreprises. À entendre les applaudissements de la salle, l’initiative serait appréciée…

Au passage, il convient de noter que voilà peu de temps, le Prime minister anglais Keir Starmer a poussé son administration pour qu’elle ait ce même regard objectif sur les règles en place. « Testez. Réglez les problèmes. Modifiez. Testez à nouveau et modifiez à nouveau Et ainsi de suite, et ainsi de suite, aussi longtemps que vous ne fournirez pas le meilleur service à l’ensemble de notre société ! » So let’s go…

Et si on causait…

RETRAITE.- « La Fédil comme l’UEL pensent que le moment est venu de renégocier le régime de pensions luxembourgeois, assure Georges Rassel. Il ne faut plus repousser le sujet (…) Des décisions responsables doivent être prises ».

ÉTAT D’ESPRIT.- Pour le président des Industriels, « Il faut surtout agir pour faire un gâteau plus gros et pas toujours seulement parler du partage ». Les “boulangers” (chefs d’entreprises) ont bien ri à ce petit tacle adressé aux syndicats.

ABSENTÉÏSME.- « Une correction de nos règles s’impose, juge le patronat. Ce problème entraîne de plus en plus la désorganisation de nos chaines de production, entraîne des coûts supplémentaires et crée une atmosphère de travail dégradée. » La Fédération des artisans a déjà alerté le Gouvernement sur ce point.

CONSTRUCTION.– Si la Fédil salue les mesures de relance prises, elle estime que le secteur ne s’en sortira pas « sans un niveau élevé d’investissement publics ». Et de ce point de vue, les commandes de chantiers d’État ou de collectivités tardent à venir…


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