La discrétion est l’une des (si ce n’est LA) qualités premières des policiers d’élite que compte chaque Etat. Et, entre le 6 et le 9 mars dernier, c’est encore de façon quasi-invisible que la force spéciale luxembourgeoise est entrée en action. Des hommes du Grand-Duché impliqués dans un vaste exercice coordonné par Europol.

L’Unité spéciale de la police grand-ducale a ainsi constitué un des rouages du vaste plan d’action fictif mis en place pour empêcher une action terroriste. Car durant ces quatre jours, ce sont en tout 9 forces spéciales qui ont été mobilisées en toute urgence.

Le scénario de l’opération Firestorm a débuté en Irlande pour s’achever par plusieurs interventions simultanées au Luxembourg et aux Pays-Bas. Mais cela au terme d’une traque, d’investigations, de repérages qui auront mobilisé aussi bien des agents des unités autrichienne, que belge, française, allemande, irlandaise, suisse, néerlandaise ou anglaise.

A travers 15 frontières nationales

L’idée était non seulement de pister les terroristes potentiels jouant à saute-frontière, mais aussi tenter de déjouer leurs macabres projets. Et en tout, les deux hommes suspectés ont été suivis, écoutés et interpellés à Maastricht après avoir traversé pas moins de 15 frontières nationales. Coordination internationale indispensable donc pour ne pas perdre le fil.

L’exercice à taille XXL montre combien l’évolution du paysage sécuritaire de l’UE nécessite de disposer d’unités non seulement bien formées mais prêtes à tout moment à coopérer entre elles, sans barrières de langues ou de commandement. Il en va de la vie de citoyens au bout du compte.

Au Luxembourg, la création de l’Unité spéciale de la police remonte à 1979. L’USP regroupe près de 70 officiers et intervient le plus souvent sur des missions délicates, comme le convoi de prisonniers dangereux ou des filatures particulièrement ardues.

Parmi les missions de cette unité figurent également la protection des hautes personnalités mais aussi les actions en cas de prise d’otage, les situations d’extorsion de fonds ou les enlèvements. Les personnels de cette unité réalisent de l’ordre de 250 missions par an.

En 2020, l’USP avait fait parler d’elle pour des méthodes d’entraînement un peu trop “déviantes”. Certains policiers avaient été contraints d’effectuer une traversée d’étang à la nage, nus et filmés, suivis de diverses violences…

L’Inspection générale de la Police avait confirmé les faits, sans sanctionner toutefois les auteurs.

 

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