Dehors, ambiance glaciale. Mais quelle allait être la température, ce lundi 16 octobre, pour la première rencontre entre syndicats, Luc Frieden le formateur du prochain gouvernement et les partenaires de coalition CSV et DP? Peu avant midi, la réponse est tombée : un bon climat d’écoute. Une éclaircie reconnue par les présidents du LCGB, de l’OGBL et de la CGFP venus échanger sur les questions sociales avec les futurs dirigeants du pays.

Pourtant, l’orage pouvait être redouté. Nora Back pour l’OGBL avait déjà lancé quelques éclairs : « Á lire le programme de deux partis, nous sommes éloignés sur de très nombreux sujets !» Et de sombres nuages planaient aussi au-dessus des avis émis par Patrick Dury (LCGB) et Romain Wolff (CGFP), mais face au “Nouveau Luc” le fameux dialogue social à la Luxembourgeoise semble avoir éclairci le ciel de cette matinée d’échanges.

Système de santé, logement, recours à la tripartite ont été quelques-uns des sujets abordés autour de la table. Les uns écoutant sagement les limites posées par les autres (« les lignes rouges », dixit Nora Back). A l’exemple du souhait commun des Chrétiens-sociaux et des Libéraux de, primo, ne pas toucher aux 40 heures de travail (contrairement à la proposition du LSAP) mais de viser clairement plus de souplesse pour l’employeur dans la gestion des horaires.

“Flexibilité” contre “Prévisibilité des horaires, voilà un des débats qui animera les prochaines saisons d’ici 2028. Avec certainement de l’orage dans l’air au moment de débattre de futurs aménagements du Code du travail…

Situation très compliquée

Mais, des échanges, les trois principaux syndicats ont aussi retenu un “rayon de soleil”. Une lumière venue se poser sur le dossier de la fiscalité. Oui, CSV et DP partagent bien la même intention d’ajuster les barèmes d’imposition (pour 2024, la modalité a d’ores et déjà été actée) mais aussi d’en finir avec la classe 1A d’imposition (celle des célibataires ou divorcé avec enfant).

Cette promesse de réforme fiscale figurait déjà dans le précédent accord de coalition 2018-2023. Mais les différentes crises (Covid, Ukraine, inflation) avait empêché les différents gouvernements Bettel de la mettre en place. Luc Frieden entend remettre la question sur l’ouvrage. Mais pas sûr que ce soit la priorité du moment.

En effet, après avoir reçu les représentants du Statec et du ministère des Finances, le formateur CSV n’avait pas caché sa préoccupation face à « une situation financière et économique très compliquée » au Luxembourg. Plus question donc d’ouvrir grand les robinets de l’aide de l’État ou d’envisager une baisse des recettes publiques. D’autant que l’objectif est de conserver un triple AAA pour attirer les investisseurs

Cette préoccupation nationale assombrira certainement aussi les futures négociations sur le régime de pensions. Un sujet sur lequel Luc Frieden a là encore fait part de ses craintes dans un pays qui voit augmenter le nombre de nouveaux retraités plus vite que le nombre d’actifs

 

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