C’est un bras-de-fer économique constant que se livre inflation et pouvoir d’achat. Les prix à la consommation variant d’un côté (+6,3 % l’an passé au Luxembourg), salariés ou retraités espérant compenser les hausses de leurs factures par de meilleurs revenus. Pour 2022, c’est l’inflation qui a pris le dessus.

Telle est la conclusion d’une étude allemande menée par l‘Institut WSI (Wirtschafts- und Sozialwissenschaftliches Institut) que vient d’amender la Chambre des salariés luxembourgeoise (CSL). Le premier organisme estime à -2,6 % la perte de pouvoir d’achat sur un an des résidents et frontaliers, quand la CSL modère la diminution des “salaires réels” à -1,3 %. Question de modes de calcul…

Pour la CSL, l’affaissement des capacités financières  des employés tient notamment de la non-indexation automatique du barème d’imposition appliqué sur les paies versées au Grand-Duché. Certes, en 2022, l’ensemble des salaires, pensions et traitements ont bien bénéficié d’une double indexation pour compenser la progression de l’inflation (la 3e ayant été reportée à avril dernier) mais cela n’a pas suffi à absorber l’impact de la flambée des prix pour la plupart des ménages. Cela d’autant moins que ces revenus (augmentés de 2 fois +2,5%) subissaient un impôt plus lourd.

La rémunération réelle à la loupe

A analyser, branche par branche, la Chambre des salariés constate que ce sont d’abord la plus part des professions à bas revenus qui ont fait les frais de cet effet ciseau. Si, tous secteurs confondus, la perte de pouvoir d’achat est donc de -1,3% dans les professions de service, de l’Hôtellerie-restauration ou de l’information ou des industries extractives, le recul était de près du double… Et cela en fait des salariés concernés !

Seuls les salariés des branches Transport, Agriculture et Immobilier auraient, semble-t-il, échappé à cette tendance négative. En tous cas, sur cette liaison index/impôt, le gouvernement a accepté de faire un pas en avant. Sans accepter la progressivité automatique des barèmes à chaque déclenchement d'index pour les mois à venir, il a accepté de "rattraper" certains retards accumulés ces dernières années.

C'est ainsi que, lors de la dernière Tripartite, il a été acté entre partenaires sociaux qu'à l'avenir (en 2024) le barème fiscal sera révisé. Les tranches seront réévaluées à hauteur de 2,5 tranches indiciaires. Une bonne nouvelle, mais en attendant les consommateurs doivent aussi s'attendre à une immanquable hausse des prix dès le 1er janvier 2024. Cela même si l'inflation ralentit depuis l'hiver dernier.

En effet, à compter de cette date, il en sera fini des taux réduits de TVA dans la plupart des secteurs d'achat... De quoi voir les dépenses augmenter de quelques cents par-çi, plusieurs centaines d'euros par là. Bref, un sale coup pour les portes-monnaies.

 

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