Une sécheresse à nouveau cet été? Ni Taina Bofferding ni Joëlle Welfring ne peuvent l’assurer en ce début mai. Mais les ministres de l’Intérieur et de l’Environnement sont formels sur un point : « Le déficit de recharge des eaux souterraines entre octobre 2022 et mars 2023 est ainsi estimé de l’ordre de 30 % en dessous de la moyenne ».

Un “manque” qui fait suite à d’autres hivers guère plus favorables à reconstituer dans le sous-sol ou au Lac de la Haute-Sûre les réserves d’eau potable nécessaires au besoin des habitants et de l’activité du Luxembourg. Ces fameux 120 millions de m³ quotidiens que boit ou consomment le pays, ses habitants, son industrie, ses cultures.

Alors quand France déjà, dans les Pyrénées Orientales, plusieurs communes connaissent déjà des restrictions en eau (du jamais-vu si tôt dans le calendrier), le Grand-Duché n’est pas encore à ce stade. Loin s’en faut… Mais s’il le fallait, avertissent les ministres, des « procédures d’intervention au niveau des fournisseurs d’eau potable sont existantes ».

Un lent impact de cause à effet

Restent que les signes ne sont guère favorables. « Localement, le débit de certaines sources, particulièrement réactives aux précipitations, se retrouvait fin 2022 parmi les plus bas jamais mesurés depuis les vingt dernières années », indiquent dans une réponse parlementaire les deux ministres.

De plus les sécheresses à répétition des années passées ont durci les sols. L’eau y pénètrent plus difficilement, s’enfoncent plus lentement et quand cette première strate est gorgée comme une éponge mouillée alors, seulement, débute la recharge des réserves situées au Luxembourg souvent à 60 mètres sous la surface.

Ce retard dans le phénomène de recharge a donc été accentué par un hiver peu pluvieux (et encore moins neigeux) aura donc des conséquences sur l’état de la ressource en eau à venir. Et cela même s’il venait à pleuvoir dans les jours à venir. Car, entre la pluie du jour et la reconstitution des volumes stockées dans les nappes, il peut y avoir une différence de cause à effet de plusieurs mois voire d’année, indiquent toujours les experts.

 

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