Partir pour suivre son chemin, laisser sa chambre d’enfant, quitter le cocon familial. Ressentir cette excitation des premières fois. Ici, la première fois c’est le fait d’emménager dans “son” appartement. Dans une chambre d’étudiant, peut-être, pour vivre seul, en couple ou en colocation. Quitter ses parents, en sacahnt qu’ils seront là en cas de besoin adoucit la décision.  S’affranchir un peu des “règles de la maison” pour expérimenter, vivre, grandir, c’est le cycle de la vie.

L’âge pour “quitter le nid” diffère selon les pays. Si en Europe, il est d’un peu plus de 26 ans, qu’en est-il en Grande Région ? Où se situent le Luxembourg, la France, la Belgique et l’Allemagne en comparaison avec leurs voisins ? Réponse.

Fracture Nord/Sud

Selon les données d’Eurostat, c’est dans les pays du sud que les jeunes quittent le plus tard le domicile familial. Inversement, c’est dans les pays nordiques qu’ils partent le plus tôt.

Par tard, il faut entendre la trentaine dépassée. Par tôt, il faut entendre la vingtaine à peine atteinte. Ainsi, si en Croatie l’âge moyen de départ est de 33 ans et des poussières, pourquoi en Finlande, les jeunes partent à 21 ans à peine ?

Évidemment, tous les jeunes n’aspirent pas à l‘indépendance au même moment, et il n’existe pas de règle dictant le bon âge auquel quitter sa famille. Mais au-delà des facteurs culturels, ce sont les facteurs économiques qui sont importants. Car forcément, un jeune amené à faire des études supérieures ou qui décroche rapidement un emploi stable quittera plus rapidement et durablement le foyer parental que celui qui enchaîne les boulots précaires. En tout cas théoriquement.

L’explication paraît donc évidente : ces ” Tanguy ” sud européens subissent de plein fouet les crises économiques que traversent leurs pays et qui entravent leurs libertés, à l’image des « bamboccioni » d’Italie. Dans les pays nord européens, plus stables économiquement, les jeunes ont ainsi la chance de pouvoir partir plus tôt.

Et la Grande Région ? En France, en Belgique et en Allemagne, l’âge des jeunes quittant le domicile familial suit la moyenne européenne, autour de 25 voire 26 ans. Si depuis 2014, cet âge est relativement constant d’une année à une autre, dans ces pays, ce n’est pas le cas au Grand-Duché.

En 2022, les jeunes luxembourgeois ont quitté le cocon à l’âge de 27 ans, dépassant ainsi la moyenne européenne (toujours aux alentours de 26 ans depuis 2014). Ce n’était pas le cas entre 2015 et 2019 où l’âge moyen de départ se situait entre 20 et 24 ans. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet écart comme la pandémie, la crise de l’immobilier ou encore l’inflation.

Les femmes partent plus tôt que les hommes

D’une manière générale dans l’Union européenne, ce sont les hommes qui quittent le plus tardivement le domicile familial. L’âge moyen des jeunes hommes quittant le nid dépasse 27 ans contre 25 pour les femmes. Selon Eurostat, cette différence a été observée dans tous les pays européens.

France, Belgique et Allemagne ne dérogent pas à cette tendance puisque les chiffres confirment une disparité d’un à deux ans entre le départ des jeunes hommes et des jeunes femmes de ces pays. C’est au Luxembourg, en Suède, au Danemark et à Malte qu’ont été enregistrés les écarts les plus faibles entre les jeunes hommes et les jeunes femmes quittant le foyer parental, avec un écart de moins d’un an.

 

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