Les écoliers luxembourgeois vont-ils abandonner leur smartphone ?
Publié
par
Edouard Trèfle
le 05/08/2024 à 11:08
« Une interdiction générale des smartphones à l’école n’est pas envisagée. » Ça, c’est ce qu’affirmait Claude Meisch en 2023. Mais pas certain que le ministre de l’Éducation tienne encore longtemps ce discours. En effet, voilà maintenant que la question ressurgie par le biais du succès d’une pétition publique. Et si certains élèves “accro” à leur GSM tremblent déjà, pour visiblement nombre de parents ou éducateurs, la mesure aurait du bon.
Pour Cristina Matita, à l’origine de la pétition, la mesure s’impose désormais. Il faut aller plus loin que les textes actuels qui, pourtant, avaient déjà réduit les modalités d’usage du téléphone mobile en milieu scolaire. Les appareils devant obligatoirement rester éteints durant les heures de classe, en récréation et à l’intérieur des bâtiments.
Sauf que le règlement grand-ducal qui fixe les règles du bon usage du GSM dans écoles, collèges et lycées n’a visiblement pas tout réglé. Et même si un enseignement dont le cours est perturbé par un smartphone est autorisé à le confisquer, l’appareil continue à perturber bien des enseignants et des élèves à l’heure des apprentissages.
Retour d’expériences
Aussi, la pétitionnaire demande non pas que le portable soit juste éteint et glissé dans le cartable mais bien interdit dans l’enceinte scolaire. Et de s’appuyer sur un rapport de l’UNESCO demandant aux écoles du monde entier de bannir les téléphones. L’organisation internationale mettant sur le dos de l’appareil la baisse généralisée du niveau scolaire et l’augmentation des troubles de l’attention au sein de la jeunesse.
Christina Matita reprend d’ailleurs nombre d’impacts négatifs qu’un usage “excessif ou inapproprié” peut avoir sur écolier, collégiens ou lycéens. Moins d’interactions entre jeunes, cyber-harcèlement, distraction, durée d’attention réduite, troubles de la mémoire, mauvaise gestion du temps, addiction à l’objet et aux messages.
Nul doute que l’expérimentation lancée au Lycée Ermesinde de Mersch (qui a interdit les téléphones portables entre ses murs) alimentera le débat public qui va maintenant se tenir à la Chambre des députés. Certes aucune mesure n’est à envisager pour la prochaine rentrée (ni même l’année scolaire 2024-25) mais rien ne dit que le gouvernement ne se montre pas plus ferme sur ce sujet à l’avenir.
Dans l’Accord de coalition, cette thématique n’est toutefois pas évoquée parmi les intentions de la nouvelle majorité CSV-DP. Mais le ministre -en place depuis en onze rentrées- a certainement eu le temps de lire études, rapports et autres comptes-rendus sur les interdictions en place ici et là en Europe ou dans le monde.
Casier à l’entrée où les élèves doivent déposer leur mobile (en Espagne ou aux Pays-Bas) ou carrément appareils laissés à la maison : les pistes à suivre sont diverses. Dernièrement, la Wallonie a établi cette interdiction pour toutes ses classes primaires (laissant aux écoles élémentaires la possibilité de réglementer). À suivre donc.
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