Depuis des années au Grand-Duché, c’est aux communes qu’est laissé le choix dans l’organisation du temps scolaire des 4-12 ans. Ce qui explique que les 62.455 écoliers du pays ne débutent pas tous les jours à la même heure. Et si c’est bien le ministère de l’Éducation qui valide au final les horaires, une des rares contraintes établie est que chaque école respecte bien le quota d’heures d’enseignement obligatoire : 26 heures pour le cycle 1 ou 28 heures pour les cycles 2 à 4.

Si le ministre de l’Éducation nationale luxembourgeois vient de rappeler cette “règle”, c’est que Claude Meisch a été interpellé sur l’éventualité d’une réorganisation du planning des jeunes élèves. L’idée soulevée par le député Marc Goergen étant d’éviter aux enfants une “longue” pause à midi et une reprise des cours en après-midi, au profit d’un agenda qui regrouperait le temps scolaire au seul matin. De quoi libérer du temps pour les activités sportives, culturelles ou familiales en après-midi, selon le parlementaire Pirate.

Ainsi, en débutant les cours à 7h ou 8h, les écoliers pourraient s’éviter le stress de déplacements supplémentaires entre leur domicile, la Maison relais ou l’école. Les parents en temps partiel pourraient aussi passer plus de temps avec leur enfant. Et le personnel des Maisons relais pourraient plus facilement organiser sa semaine. Sans compter des bus scolaires circulant en dehors des heures de pointe en après-midi.

Énergie renouvelée

Pour Claude Meisch, c’est… non ! Avec déjà comme argument n°1 : avancer l’heure de début des cours entraînerait un réveil bien trop tôt pour les enfants. Se lever à 6h ne serait pas raisonnable pour respecter les temps de sommeil recommandés : 10 à 13 heures pour les 3-5 ans, ou 9 à 11 heures pour les 6-13 ans.

Et le ministre d’insister : « Si un enfant devait se lever à 6h du matin, il risque, en fonction de l’âge et des besoins en sommeil, de devoir se coucher extrêmement tôt. Cela ne serait pas compatible avec le quotidien de nombreuses familles ».

Par ailleurs, celui qui dirige la vie scolaire du Luxembourg depuis , signale que rallonger en une seule séquence matinale le temps dédiés aux cours reviendrait à mettre en place un long délai entre le petit-déjeuner et le déjeuner. « Ce qui a des effets négatifs sur les capacités de concentration des élèves. »

Sans compter qu’en “libérant” plus de temps en après-midi, toutes les familles n’auraient pas forcément la disponibilité pour se préoccuper de leur enfant. Certes les Maisons relais pourraient s’occuper des jeunes plus longtemps, mais le ministre craint surtout que les écoliers ne soient au final plus tentés encore par les écrans que par un temps libre “utile”.  « Une reprise de la classe l’après-midi permet aux enfants de manger à midi (éventuellement après une activité sportive ou physique) puis de retourner à l’école avec une énergie renouvelée », met Claude Meisch dans la liste des avantages du système actuel.

Une trop longue séquence d’enseignement aurait aussi comme inconvénients, estime le ministre, de faire « diminuer la concentration et la capacité d’absorption des enfants (et donc aussi sur l’apprentissage et le développement de leurs compétences) ». Sans compter que la fatigue des petits pourrait intensifier le développement de situations conflictuelles à l’école, à la maison ou dans la structure d’éducation et d’accueil, redoute enfin le ministère.

 

Suivez aussi nos actualités sur Instagram