Côté accidentologie du travail, 2023 n’aura pas été une “bonne année”… Et pas seulement en entreprise (avec 14.273 accidents du travail) mais également avant ou après la prise de poste. Ce qu’au Luxembourg, on désigne par “accident de trajet”. Ainsi, dans le bilan que vient d’éditer l’Association d’assurance accidents (AAA), le chiffre de 3.003 cas de “pépins” rencontrés sur la route par les salariés entre leur domicile et leur lieu de travail est mentionné.

Certes, on pourra se satisfaire de voir ce nombre baisser à nouveau (– 3% en un an, mais – 20% depuis 2018). Un progrès d’autant plus remarquable que d’une année à l’autre, le nombre d’employés parmi les 31.671 entreprises du Grand-Duché et la population nationale ont continué de s’accroitre, eux. Cependant, c’est un là encore un total important. Avec des conséquences sur la santé des uns, et les finances des autres.

Car passé l’accident, il faut bien que quelqu’un passe à la caisse pour dédommager les dégâts éventuels ou financer les arrêts de travail liés à d’éventuelles blessures. Ainsi, en moyenne, l’AAA a dû débourser 4.328 euros/accident signalé (tous types confondus), soit près de 226 millions d’euros en prestations diverses.

Utile à savoir

L’accident de trajet ne se limite pas au parcours Maison-Travail. Il peut également survenir entre le lieu d’emploi du salarié et son site de restauration, sa cantine ou, d’une manière plus générale, le lieu où l’assuré prend habituellement ses repas.

De même, la notion ne s’applique pas uniquement aux accidents de voiture, elle peut aussi bien être étendue à un piéton, cycliste, usagers du train et autre mode de déplacement sur le trajet le plus direct.

Les travailleur/se-s de la tranche 46-50 ans sont les plus représentés (13%) parmi les dossiers d’accidents de trajet 2023. Mais globalement toutes les catégories d’âge ont approximativement le même taux de risque de se retrouver impliqué dans ce type de problème.

Et là, attention, car les versements de l’Association d’Assurance Accident interviennent uniquement au profit que des salariés qui sont victimes sans être la cause de l’accident. Tout comme il n’y a rien à espérer si les conséquences de l’accident de trajet sont liées à une “faute lourde” du salarié-assuré lui-même (alcoolémie par exemple).

De même, si l’accident de n’a pas lieu sur un parcours habituellement suivi, il faudra que l’assuré impliqué prouve que ce “détour” étaient bien « dicté par les nécessités essentielles de la vie courante ou en lien avec son activité » (enfant à aller chercher en crèche, passage chez à parent à assister, rejoindre un chantier ou un rendez-vous professionnel en dehors de l’entreprise par exemple).

Si c’est au salarié de rapidement signaler à son employeur l’accident survenu, c’est bien l’employeur qui a obligation de prévenir l’AAA via un formulaire distinct.

 

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