Le classement général du World Competitiveness Yearbook (WCY) 2024 de l’institut suisse IMD, concernant la compétitivité dans le monde vient d’être publié. Cette enquête, menée auprès de dirigeants d’entreprises, couvre 67 pays. Et le Luxembourg se situe en… 23e place cette année.

Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le Grande-Duché ? Soyons clair, selon le rapport, c’est « le plus mauvais résultat à ce jour (…) le pays perdant dix places en seulement deux ans, entre 2022 et 2024 ».

Pour Sidonie Paris, économiste à la Chambre de commerce du Luxembourg, « la compétitivité économique d’une Nation se définit comme sa capacité à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale ». La croissance du niveau de vie dépend donc d’un nombre important de facteurs tels qu’infrastructures, pouvoirs publics, entreprises, etc.

Selon le rapport IMD, le coût de la main d'œuvre et la lenteur administrative seraient un frein au maintien d'une bonne croissance économique du pays. « Le Luxembourg doit (encore) se réinventer », souligne ainsi Sidonie Paris. Est-ce encore un eldorado pour les entreprises ou les salariés ? La réponse de l'économiste est mitigée : « Le pays doit être attentif à sa santé économique et sociale », note-t-elle.

Le Luxembourg affiche le coût horaire du travail moyen le plus élevé de l’Union européenne. En 2023, il s’élevait à 53,90 €/heure, ce qui freinerait considérablement sa compétitivité par rapport à d’autres économies comme par exemple l'Irlande et la Pologne. Dans ces deux pays, le taux horaire est respectivement de 40,20 € et 14,50 €. « La 44e place du Grand-Duché pour l'évolution du coût du travail illustre les effets de l’indexation des salaires qui pèse à la fois sur les entreprises et sur l'économie dans son ensemble », confirme Sidonie Paris.

Créer son entreprise

Dans l'étude, il est mentionné que le Gouvernement doit passer à l'action pour améliorer sa compétitivité. « Parmi les nombreux axes de travail et de réflexion à envisager, la modernisation de l'État via la simplification et la digitalisation des procédures administratives permettraient aussi une plus grande flexibilité du pays pour les investisseurs. Citons un exemple comme le nombre de jours nécessaires pour créer une entreprise », explique l'économiste.

Et d'ajouter : « Le décrochage dans le classement de compétitivité IMD de 2024 doit alerter. Des réformes ambitieuses sont plus que jamais nécessaire pour retrouver une santé florissante. Les annonces du gouvernement vont dans le bon sens ».

Avec 16,5 jours, le Luxembourg est à la 50e place, loin derrière certaines économies : Singapour (1,5 jour), le Danemark (3,5 jours) ou encore l'Estonie (3,5 jours).

Et les pays frontaliers ?

Force est de constater que les performances sont contrastées dans les pays voisins directs du Luxembourg. En effet, 🇩🇪l'Allemagne, en grande difficulté économique, perd deux places et se classe 24e. En revanche, la 🇫🇷France gagne deux positions et se positionne en 31e place tandis que la 🇧🇪Belgique recule de 5 places pour se retrouver en 18e position.

 

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