Le Luxembourg discutera du 13e mois pour les retraités
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 17/06/2024 à 12:06
Le 13e mois n’est pas une obligation pour les salariés, mais s’il le devenait pour les retraités du Grand-Duché ? La suggestion fait l’objet d’une pétition publique à succès. Il est vrai que l’aubaine est trop belle pour ne pas être soutenue… Et Bernard Clavien à l’origine de cette suggestion motive sobrement pareil avantage : « Les pensionnés sont les personnes qui ont contribué à la croissance et à l’épanouissement du Grand-Duché », ce qui mériterait bien un coup de pouce, en plus des 12 versements actuels.
L’idée est saugrenue, certes. Mais, rappelle le pétitionnaire, pareil principe d’un 13e mois pour les retraités vient d’être adopté en Suisse. Alors pourquoi pas au Luxembourg ? D’autant qu’aux yeux de l’initiateur de la proposition, cette « récompense » serait un bon moyen de contrecarrer « un pouvoir d’achat en baisse et une inflation en constante augmentation ».
L’idée a-t-elle des chances d’être adoptée ? Certainement pas dans l’immédiat ! Mais, comme elle a dépassé le seuil des 4.500 soutiens, le “13e mois seniors” sera débattu par les parlementaires et les ministres concernés. Toutefois, à l’heure où le Premier ministre, a rappelé qu’il estimait que le pays dépensait déjà suffisamment dans sa politique sociale, on voit mal le robinet s’ouvrir plus encore pour les retraités.
Pour mémoire, quelque 150.000 pensionnés sont actuellement pris en charge par la CNAP. Avec une pension minimales de 2.244 €/mois pour 40 années de cotisations au Grand-Duché. Et tous et toutes bénéficient déjà d'une indexation de leur retraite à l'inflation (comme les salariés et fonctionnaires) mais également d'un ajustement chaque 1er janvier.
Par ailleurs, on voit mal également la ministre de la Sécurité sociale dire "banco" à l'idée d'un 13e mois alors que va s'engager un débat sur le futur système de retraite luxembourgeois. Et la réforme attendue ne va certainement pas vers un gonflement de l'apport public aux bénéficiaires. Selon certaines études, les dépenses associées aux seules pensions de vieillesse passeraient de 7,2% du PIB actuellement à 10,5% à l’horizon 2050.
Dernièrement, la Fondation Idea rappelait d'ailleurs que « au Luxembourg, les salaires sont 45 % plus élevés que chez nos voisins, mais les prestations vieillesse, elles, sont 76 % plus hautes »... Mais que le grand péril venait du manque de cotisants pour soutenir ce niveau de répartition demain.
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