Elle enrage la Fevia! Il est vrai que du côté de la Fédération de l’industrie alimentaire belge, on commence à être lassé de voir les consommateurs du Royaume filer au-delà des frontières faire leurs courses. En cause : des prix de la nourriture et des boissons bien souvent moins chers dans les pays voisins

La fédération a fait ses comptes : rien qu’en 2022, un demi-milliard d’euros auraient ainsi échappé aux caisses des grandes surfaces et autres magasins de détail belges. 543 millions d’euros pour être précis qui auraient pris prioritairement la direction des commerces des Pays-Bas. Mais Allemagne et Luxembourg représenteraient à eux deux près de 20% du manque à gagner.

Aux yeux de la Fevia, ces achats transfrontaliers de “fast-moving consumer goods” auraient même pesé 110 M€ côté grand-ducal. Une aubaine d’un côté, un péril de l’autre que les professionnels de l’alimentation mettent sur le dos d’un niveau de taxes devenu fatal pour les acheteurs.

Les accises auraient atteint des niveaux tels que les prix affichés sont devenus répulsifs pour les consommateurs voisin d’un autre pays à la fiscalité moindre sur viandes, fruits et légumes mais aussi boissons alcoolisées et autres rafraichissants. A dire vrai, côté grand-ducal, la baisse d’1 point de TVA sur l’ensemble de ce type de produits n’a pas arrangé les affaires outre-Alzette.

Aujourd’hui, estime la Fédération belge, 3 Belges sur 10 n’hésitent plus à se rendre à l’étranger pour remplir leur caddie. Et cela à un rythme estimé à une visite toutes les 6 semaines… On connaissait le “tourisme à la pompe” (pour le tabac et les carburants), voilà “le nomadisme à la caisse” en quelque sorte.

Et c’est tout bénéfice pour le Grand-Duché qui, selon une étude de la Banque centrale luxembourgeoise, récupérait déjà environ 20% du revenu brut perçus par les frontaliers. Soit une manne de plus de 950 M€/an. ..

Emplois perdus

Aujourd’hui, la préoccupation belge est d’autant plus sensible que les consommateurs une fois en dehors du Royaume auraient tendance à dépenser plus pour leur alimentation. Le ticket moyen passant de 45€ au niveau national à 53€ en France, par exemple.

Aussi, la Fevia en appelle aux politiques belges pour ne pas accentuer le niveau de taxation sur les produits alimentaires. Des biens déjà fortement marqués par l’inflation. Alors qu’une réforme fiscale est envisagée en Belgique, elle affirme qu’ « une augmentation de 3% de la TVA sur tous les produits alimentaires et boissons non alcoolisées détruirait près de 8.500 emplois dans notre pays après 5 ans».

 

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