Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Mais la route qui mène à l’ouverture d’un nouveau collège franco-luxembourgeois en Lorraine semble bien longue. Mais pas une impasse, à en croire la récente prise de position côté Grand-Duché du ministre de l’Éducation. Ainsi, Claude Meisch vient-il de réaffirmer la volonté de son pays d’aller de l’avant sur ce dossier et être « en attente de la position du nouveau gouvernement français ».

Car si le Département de la Moselle a déjà fait savoir qu’il était prêt à débourser près de 20 millions d’euros si l’établissement se créait à Audun-le-Tiche (juste face à Esch-sur-Alzette), si l’État luxembourgeois n’est « pas opposé à une participation financière » sur la construction, il faut encore et surtout s’entendre sur le contenu pédagogique. Et c’est là que la route devient sinueuse, pentue, presqu’infinie…

D’un côté ou de l’autre, l’enseignement des langues diffère, le début de certains apprentissages ne se fait pas aux mêmes âges, le volume horaire de cours diffère, sans même parler des méthodes pédagogiques. Et puis il ne fait pas oublier que l’organisation du cursus scolaire entre l’Hexagone et le Luxembourg ne s’accorde guère ( « Le collège en France ne correspond pas au cycle inférieur du secondaire luxembourgeois », rappelle ainsi Claude Meisch).

Un soutien réaffirmé

Sans compter qu’il faut aussi s’entendre sur le choix du site de construction (la zone de Micheville a priori), comment seraient divisés les frais de fonctionnement, les salaires des administratifs et des enseignants ou encore quelle organisation pour le transports scolaire des élèves possiblement issus des deux territoires… Autant de questions donc qui pour l’heure restent donc sans réponses.

Pour l’heure, la balle est donc du côté de Paris. Et même si depuis qu’il est en poste au Luxembourg (2013), le ministre de l’Éducation a vu défiler 9 ministres homologues en France (!), Claude Meisch tient à nouveau à «rassurer sur la pérennité du soutien luxembourgeois à ce projet » de collège.

La dernière proposition en date, pour aplanir les difficultés, était de s’inspirer du « modèle » de l’école binationale germano-luxembourgeoise qui fonctionne à Schengen.

En attendant une possible concrétisation d’un collège franco-luxembourgeois à Audun, les jeunes élèves  de cette zone frontière peuvent déjà se contenter d’une « version light » du projet (pour reprendre les mots du ministre). Ainsi, depuis la rentrée dernière, des modules de découverte de la langue luxembourgeoise sont proposés dans les écoles de Villerupt et
d’Audun-le-Tiche, avec continuation au collège de Villerupt.

Le ministère luxembourgeois finançant pour cela un chargé de cours, à temps plein. Allez, la France, on se bouge !

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