D’ici 2030, le Luxembourg s’est fixé comme objectif de pousser le curseur des énergies vertes à 37 % de sa consommation globale. Et si cette année, le seuil des 25% devrait être dépassé, l’État cherche tous les moyens permettant au pays d’atteindre son but écologique. À commencer par le déploiement toujours plus intensif de panneaux solaires.

Dernièrement encore, les ministres des Finances et de l’Économie saluaient les implantations réalisées sur les toits des sociétés Grosbuch à Ellange et et Rotomade à Bascharage (avec un cofinancement important de l’Europe). Mais il en faudra bien plus d’où l’idée qui trotte depuis quelques temps dans les esprits de se servir des abords disponibles le long des 165 kilomètres d’autoroutes du pays pour de futures installations solaires.

En cela, le Grand-Duché ne serait pas pionnier. D’autres pays ont déjà expérimenté ce système et le déploiement va bon train. Aussi bien en Allemagne, qu’en Suisse ou même en France (le long de l’A6, près de Macon). Mais avant de se lancer, le gouvernement luxembourgeois a souhaité lancer une étude sur une portion test : l’A3, et plus particulièrement les 13 km reliant la capitale au point frontière de Zoufftgen.

Espoirs et contraintes

Deux bureaux d’étude viennent ainsi de rendre leur copie sur cette faisabilité. Et ? Ça pourrait valoir la peine d’investir sur certains sites et certaines zones aux abords de l’autoroute la plus fréquentée du pays. Le potentiel du solaire est estimé à 150 mégawatts (soit environ un tiers de ce qui est déjà fourni via les 14.000 centrales photovoltaïques luxembourgeois), juste en prenant compte de possibles structures dans un périmètres de 0 à 200 m de chaque côté des voies de circulation.

Ainsi, les techniciens de Goblet Lavandier & Associés et Best ont-ils passé à la loupe cette bande pour voir où des panneaux photovoltaïques pourraient prendre place, fonctionner et… être entretenus. Le tout en excluant les zones à la biodiversité protégée, les zones déjà occupées par d’autres installations ou à projet d’urbanisation comme les terrains “mal orientés” pour capter suffisamment d’UV.

Et de la place, il y en a entre Gasperich et la frontière. Comme le vaste P+R de Lux Sud qui pourrait se muer en car port photovoltaïque (idem du côté de l’aire de Berchem ou pour le parking du Parc merveilleux de Bettembourg, comme ces espaces où les murs anti-bruit pourraient être des “clôtures solaires“, ces abords de la future voie ferrée Bettembourg-Luxembourg où des panneaux pourraient accompagner la paysage, ces talus où au-dessus de la végétation pourraient fleurir de l’agri-PV, ces bassins d’une station d’épuration qui pourraient être recouverts de cellules transformant rayons du soleil en électricité, etc.

Mais si les espoirs sont grands, les contraintes restent nombreuses. Qui pour financer ? Comment veiller à l’efficacité et à la maintenance de panneaux soumis à la poussière liée à la circulation ? Comment dépanner ces installations de bord de route sans nuire au trafic routier ? Voilà quelques-unes des problématiques soulevées.

Il n'empêche, l'étude a ouvert des pistes de réflexions et d'aménagements qui vont maintenant être étudiées pour l'A3. Mais déjà, le ministère de l'Économie entend aller de l'avant en élargissant le champ d'étude à l'ensemble des six axes autoroutiers du pays. Lex Delles ayant entrevu là des « potentiels prometteurs », un groupe de travail interministériel a d'ores et déjà été mis en place.

 

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