Est-ce parce que l’examen d’entrée est plus simple, les cours plus accessibles, les diplômes plus faciles à décrocher ou l’enseignement de meilleure qualité qu’autant d’étudiants originaires de l’Hexagone postulent à une inscription pour suivre leur cursus supérieur en Belgique ? La réponse doit être multiple. Mais “l’invasion tricolore” n’est plus au goût de tout le monde.

Et c’est ainsi que depuis quelques temps, l’idée d’instaurer plus des quotas plus sévères dans certaines filières refait surface en Fédération de Wallonie-Bruxelles. L’option n’est pas nouvelle, et déjà des établissements spécialisés en médecine, dentisterie, soins vétérinaires ou kinésithérapie ont opté pour un contingentement strict du ration entre étudiants nationaux et étrangers (avec les Français visés indirectement). En Arts, certains cours ont comme “public” un tiers d’étudiants made in France.

La question est devenue à ce point sensible que la ministre de l’Enseignement, Valérie Glatigny, a décidé d’organiser un groupe de travail sur ce sujet. Avec déjà un premier obstacle à franchir : « Il faut en effet être très prudent car nous évoluons dans un contexte régi par la législation européenne ». La libre circulation des personnes s’appliquant aussi pour les étudiants.

Boucliers protectionnistes

Mais les autorités wallonnes pensent qu’il existe une faille qui permettrait, dans certains cas, de resserrer l’ouverture des campus à l’international. « Il faut pouvoir justifier une telle limitation par un risque pour la qualité de la formation ou un risque de pénurie.» On pense ici par exemple aux écoles de sages-femmes où 40% des inscrit(e)s viennent de France. Un chiffre en inadéquation avec les futures carrières qui seront nécessaires pour assurer les naissances en Belgique.

L’aspect financier joue également dans la levée de boucliers protectionnistes. C’est qu’instruire a un coût (estimé à 7.000€/année universitaire pour la Fédération). Une somme que la collectivité met donc dans le pot commun des établissements mais qui ne sert pas forcément ses propres intérêts au final…

Restreindre l’accès au supérieur wallon-bruxellois pour certaines universités ou établissements supérieurs permettrait de toujours disposer de la même bourse globale (elle n’est pas en relation directe avec les effectifs) mais d’investir plus par tête. On est loin de l’esprit d’Erasmus et des échanges étudiants intra-européens, mais le propos peut s’entendre.

Que va-t-il donc arriver pour les quelque 21.000 étudiants français actuellement inscrits côté francophone? Rien pour le moment tant la question est épineuse à résoudre. Idem pour les quelque 8.000 Luxembourgeois ayant choisi de poursuivre leur formation au Royaume (Flandre et Wallonie).

 

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