La tripartite “privera” l’Etat luxembourgeois de 670 M€ de recettes
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 12/04/2023 à 06:04
Ce n’est pas quand le parapluie se referme que la pluie cesse. Et à en croire les prévisions du Statec de février 2023 , c’est une vilaine averse à laquelle pouvait s’attendre le Luxembourg sitôt l’effet des mesures du Solidaritéitspak dissipées à la fin de cette année et début 2024. D’où l’organisation de la dernière tripartite nationale, le 3 mars dernier.
Si gouvernement, OGBL, CGFP, LCGB et patronat avaient d’ores et déjà convenu que l’Etat prendrait à sa charge un possible 3e index dans le courant 2023 (ce qui sera le cas), d’autres mesures ont été prises lors de ce rendez-vous. Toutes dans un même but : éviter un “choc inflationniste” qui aurait été un coup de tonnerre pour les salariés, et la population en général.
C’est ainsi, notamment, que l’Etat luxembourgeois a consenti à divers allégements fiscaux pour les particuliers. Quelques semaines auparavant d’ailleurs, la ministre des Finances n’avait pas caché que les finances de l’Etat bénéficiaient de suffisamment de réserves pour consentir -a priori- à ce genre de geste.
Dans la limite des 30%
Un mois après la signature de l’accord tripartite, Yuriko Backes vient de déposer le projet de loi de modification budgétaire qu’implique en réalité la tripartite. Et, outre les dépenses, c’est bien une “privation de recettes fiscales” qui attend les comptes publics du Grand-Duché.
Ainsi, rien que pour cette année, le “crédit d’impôt conjoncture” voit l’Etat faire une croix sur 260 millions d’euros de recettes possibles. L’an prochain, la prolongation de ce “CI” et l’adaptation du barème fiscal décidée priveront cette fois le budget du pays d’environ 300 M€.
Autre choix, autre effet : la compensation financière accordée pour permettre – à titre provisoire- la réduction du prix de vente de certains produits pétroliers (gasoil, propane). Celle-ci va entrainer un manque-à-gagner estimé à 35 M€.
Voilà qui ne mettra pas les caisses du pays en péril, et Yuriko Backes s’est engagé à tenir un budget 2023 ne dépassant pas un seuil d’endettement de 30%. En déposant son projet de budget, la ministre tablait sur des recettes s’établissant à 24,4 milliards d’euros, pour 27 Md de dépenses sur l’année.
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