La politique nucléaire de la France ne passe toujours pas au Grand-Duché
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 07/04/2023 à 05:04
Xavier Bettel l’a dit fin mars à Bruxelles, Claude Turmes le réaffirme en ce début avril 2023 : « L’énergie nucléaire n’est ni sûre, ni durable, ni compétitive ». Un tacle directement adressé à Paris et la politique pro-atomique du président Emmanuel Macron.
Et si le Luxembourg se retrouve à nouveau vent debout face aux choix énergétiques de l’Hexagone, c’est que la France fait désormais pression pour qu’à l’échelle de l’Union européenne la production d’électricité via les centrales atomiques soit reconnue comme une initiative durable. Un choix qui permettrait de recevoir des aides pour développer des installations fonctionnant avec cette technologie.
Comme depuis des décennies, et quelle que soit la majorité gouvernementale en place, la position du Luxembourg ne varie pas face à l’atome : c’est non! Cette fois encore, le Grand-Duché entend faire front. Et le ministre de l’Energie vient de rappeler les diverses offensives menées.
« Pas une réponse à l’urgence climatique »
Ainsi, aux côtés de l’Espagne, de l’Autriche, de l’Allemagne, de l’Irlande, du Danemark, du Portugal, le gouvernement a adressé un courrier à la Commission européenne et à la présidence du Conseil de l’UE pour insister sur le fait qu’aux yeux de ces sept Etats « un système basé intégralement sur les énergies renouvelables est la seule option durable en vue de l’atteinte de la neutralité climatique en 2050 ».
Si chaque pays doit garder la liberté de choix dans son mix énergétique, Claude Turmes rappelle aussi que « la durée de construction des réacteurs disqualifie cette technologie pour apporter une réponse à l’urgence climatique dans les années à venir ».
Par ailleurs, le Luxembourg dit soutenir l’Autriche dans le recours que Vienne vient de formuler devant le Tribunal de l’UE. La démarche réclame « l’annulation du règlement délégué (UE) 2022/1214 qui, notamment, liste des critères d’examen technique pour les activités économiques liées à l’énergie nucléaire », et qui, in fine, permet de classer l’énergie nucléaire, dans certaines conditions, parmi les technologies éligibles dans le contexte des activités économiques durables.
Il y a quelques jours, Paris avait obtenu des eurodéputés que l’hydrogène produit à partir d’électricité nucléaire (et donc décarboné) soit reconnu dans une nouvelle directive fixant la part de renouvelables dans la consommation d’énergie à 42,5% en 2030.
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