Le trafic sur la Moselle, vers le Nord de l’Europe, est à l’arrêt après l’accident au cours duquel une péniche a endommagé la porte d’une écluse dimanche, près de Coblence. Sauf que l’incident va sans doute une interruption totale du trafic fluvial pour trois mois. Pour le Grand-Duché, fortement dépendant des arrivées de carburants et matériaux par la rivière, voilà qui pourrait s’avérer pénalisant.

Déjà la situation a été évoquée entre les ministres de la Mobilité, de l’Économie et des Finances luxembourgeois. À la Chambre de commerce, on évoque une possible réunion du Cluster for logistics pour voir comment remplacer l’apport de fret via le Port de Mertert par d’autres moyens. Pas simple…

Il est vrai que 7 % de toutes les marchandises importées au pays arrivaient jusqu’alors par bateau. Faute de circulation des barges remplies de ferraille pour la production d’acier vert, de carburant ou de produits agricoles, que faire ?

La Moselle est ainsi l’une des principales voies navigables d’Europe occidentale. Rien que cette année, environ 8,1 millions de tonnes de marchandises ont déjà été transportées via l’écluse de Müden, celle qui a été endommagée dimanche. Dont environ 4,6 millions en amont et 3,5 millions de tonnes en direction du Rhin.

Les marchandises naviguent en direction de Trèves, du Luxembourg et jusqu’en France et sens retour. Depuis le début de l’année, ce sont environ 7.000 péniches qui avaient transité par le lieu du choc.

Porte de remplacement

En Allemagne, une cellule de crise s’est réunie lundi pour évaluer les dégâts. Et le bilan n’est pas bon. Le choc (le bateau était chargé de 1.500 tonnes de ferraille) a sérieusement endommagé les ancrages de l’écluse emboutie. Pire encore : le béton a été endommagé et doit être remplacé, selon les informations de cl’administration fédérale des voies navigables et de la navigation (WSA).

Lueur d’espoir : on examine actuellement si une porte de remplacement peut être préparée et installée “rapidement”. Mais même dans ce cas, la réparation prendrait au moins deux mois, selon les estimations disponibles. Pour les autres pièces cassées, il n’y a pas de remplacement et elles devront être refaites sur-mesure.

Pour la réparation, il faudra d’abord enlever la porte cassée. Une grue est déjà sur place à cet effet. Celle-ci doit poser des ” fermetures de révision ” – des portes spéciales utilisées pour la révision des écluses.

Le bassin de l’écluse sera alors vidé par pompage d’ici peu, permettant aux experts de mesurer l’étendue des dégâts pour l’heure invisibles sous la surface de l’eau.

Aucune solution n’a encore été trouvée pour les quelque 70 bateaux de marchandises et navires-hôtels ” captifs ” qui sont entre-temps arrivés à quai. Les capitaines ont été priés de rester à leur poste d’amarrage. Les autorités cherchent des possibilités de les laisser poursuivre leur route vers le Rhin. Mercredi, ils devraient être informés de ces possibilités.

Le directeur du port de Trèves a parlé à la chaîne allemande ARD d’un « scénario catastrophe » et d’un « préjudice financier considérable ». Sachant que les installations portuaires commencent déjà à se rabattre sur la route et le rail pour faire transiter une partie des marchandises déjà stockées et privées désormais d’accès à la Moselle.

Selon les médias allemands de la SWR, le conducteur du bateau accidenté a indiqué qu’une panne technique était à l’origine de la collision. Les enquêteurs « partent de cette hypothèse pour le moment », mais continuent d’enquêter.

 

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