Depuis 21 mois, la consommation au Luxembourg était sur un petit nuage. Augmentant toujours un peu plus au fil des mois. Mais la donne a changé fin 2022, témoigne la dernière étude du Statec. Ainsi, les ménages luxembourgeois se sont-ils montrés un peu plus économes au terme de l’an dernier.

Le repli a été mesuré à -2,2% dans les achats réalisés sur la période octobre-décembre. Des dépenses limitées après des mois à voir les prix grimper du fait de l’inflation, l’arrivée attendue d’un index pour début 2023 (avant celui à venir en avril prochain puis fin 2023) et des incertitudes économiques liées au conflit en Ukraine. Bref, un climat invitant à mieux surveiller son porte-monnaie.

A la différence du reste de l’Europe, le Luxembourg a surtout restreint ses dépenses en matières de service : -2,3% sur le trimestre. Les consommateurs ont ainsi restreint leurs sorties au restaurant en premier lieu, limité leurs dépenses immobilières (avec les craintes que l’on sait pour le secteur de la construction) et moins misé sur les services financiers.

L’épargne en refuge

Mais plus largement, les analystes notent que d’autres secteurs ont été touchés par ce soudain changement d’attitude des ménages. Moins de carburants achetés, moins de combustibles consommés, moins d’automobiles, moins d’alcools, moins de meubles, moins de vêtements, voire même beaucoup moins de produits high-tech achetés que lors des mois précédents…

Un constat fait alors que le pays était en pleine période de fêtes. Il faudra donc voir si le phénomène, passé Noël, ne s’accentue pas en ce début 2023. Et si résidents et frontaliers adoptent le même comportement dans leurs dépenses et reprennent le chemin des magasins, des stations-services, des concessionnaires, etc.

Mais sur ce point, sans jouer les Cassandre, le Statec craint que la consommation ne reprenne pas dans l’immédiat.  Certes la confiance des ménages semble regagner quelques points, mais les analystes ne penchent pas pour un rebond des achats pour le 1er trimestre 2023. Plutôt une tendance à épargner par contre…

Les annonces a priori positives sur le pouvoir d’achat des ménages de la dernière tripartite pourraient toutefois renverser ce courant attendu.

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