Fin 2024, l’Unedic et le Gouvernement français avaient en tête de réduire les indemnités chômage des frontaliers français. « Ce fut cela le point de déclic ! », assure Georges Gondon
. De la colère de la mesure envisagée allaient naître diverses points de contestation. Et de ces protestations allaient se créer une Confédération… « Soudainement, à la lisière du Luxembourg, aux portes de l’Allemagne ou en face de la Suisse ou de l’Italie, c’était un refus commun qui s’exprimait sur un sujet mais, finalement, en ordre séparé. »

Si le projet avait tenu, quatre structures portant déjà la voix des frontaliers sur leur territoire respectif avaient ainsi décidé d’acter en justice ensemble. L’idée a été abandonnée, le gouvernement Barnier a été remplacé par la version Bayrou et… l’unité s’est maintenue pour organiser la 1ère Confédération européenne des frontaliers.

Qui se retrouve sous cette nouvelle bannière qui recouvre un territoire qui va donc «de Luxembourg à Genève »:

  1. l’Amicale des Frontaliers 🇨🇭
  2. l’Asbl “Frontaliers au Luxembourg” 🇱🇺
  3. l’Association d’aide aux frontaliers 🇩🇪🇨🇭
  4. l’Association des frontaliers au Luxembourg (Afal) 🇱🇺

Qui avance, qui freine, qui a des idées

Et voilà la Confédération (CEF) prêt à batailler pour défendre Lorrains, Alsaciens et Jurassiens franchissant chaque jour une frontière pour travailler dans un autre pays. « Il y a des dossiers qui sont trop spécifiques à un secteur pour que la CEF s’en mêle mais sur plein de points nous pouvons adopter une position commune. »

Il pourrait en être ainsi sur le chômage que peuvent percevoir ces milliers de salariés de l’Hexagone une fois leur contrat achevé ou rompu. La question du télétravail figure aussi des dossiers à tenter d’harmoniser. « Car si la Suisse a acté le “2 jours par semaine” où en sont les autres ? », rappellent Georges Gondon. Côté franco-luxembourgeois, il y a bien eu une lettre au printemps, mais depuis…

La fiscalité remonte également au-dessus de la liste des sujets à éclaircir. « Là, ce ne sont pas les gouvernements en rencontres bilatérales qui peuvent tout décider, ni même l'Europe, poursuit le responsable de l'Asbl "Frontaliers au Luxembourg". Ça se joue à l'OCDE. Le texte qui régit votre impôt sur le revenu ici, c'est le même que pour un Mexicain qui irait travailler aux USA et reviendrait le soir à la maison, vous savez… »

Il faudra aussi se pencher sur les "retraites mixtes", pour les carrières partagées entre plusieurs pays. « Là aussi, les frontaliers ne sont pas forcément avantagés côté prélèvements sociaux ».

En se regroupant en Confédération, chacun compte donc faire entendre ses souhaits aux élus et représentants locaux mais les partager aussi avec les autres membres de la CEF éloignés. Voir qui avance, qui freine, qui a des idées… « Ensuite, on représente un certain poids en adhérents et donc en vote. Si les choix de nos élus ne nous plaisent pas, à chacun d'agir pour changer l'ordre des choses ! Les Frontaliers ne votent pas le pays qui les emploie mais dans celui où ils vivent ; il serait bon que certains s'en rappellent et portent donc plus d'attention à l'attente de cette part croissante de la population ».

Bref, cette Confédération, c'est une oreille attentive et une voix qui se veut écoutée. Avis à qui veut rejoindre le mouvement, il suffit de se rapprocher de l'une ou l'autre de ses entités.

 

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